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Numéro 190 - juin-juillet 2005
( sommaire )

Regarder, Écouter, Lire

Lire :

Que faut-il faire pour être sauvé? d’Alain Houziaux, «Coll. «Questions de vie» Paris, L’Atelier, 2005 en librairie

Dans un livre court, accessible et clair, les auteurs répondent à la question posée à travers de brefs exposés et débats. Le Salut concerne toutes les religions et chacune tente de présenter sa manière de voir. L’animisme, le bouddhisme, l’hindouisme, le judaïsme, l’islam et le christianisme (surtout le protestantisme avec R. Picon) nous sont ainsi tour à tour présentés. Problème du mal, péché originel, nature de l’homme, relations entre Dieu et le monde sont autant de thèmes abordés. Mais pour chaque religion ou philosophie, il y a une réponse à la question posée. Dans ce contexte le Salut nous apparaît comme une nécessité pour vivre libéré de la peur de la mort, de la peur de Dieu, du monde et des contingences de ce monde. Mais les voies pour y parvenir sont nombreuses et vont du Salut par les oeuvres, au Salut gratuit en passant par la maîtrise de l’ascèse ou l’acceptation de la toute puissance de Dieu, à moins de suivre les préceptes de la Loi… Le lecteur trouvera là de quoi satisfaire sa curiosité, et poursuivre ses recherches; il remarquera que la question reste ouverte et que le «pour rien» final reste sans doute la meilleure des réponses… feuille

Vincens Hubac

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Lire :

La religion est-elle une superstition?, P. Gaudin, A. Gounelle et M. Serfaty, sous la dir. d’A.Houziaux, Coll. «Questions de vie» Paris, L’Atelier, 2005. en librairie

Encore un des très nombreux petits ouvrages issus des Conférences de l’Étoile et publiés aux Éditions de l’Atelier.

Cette fois ce sont trois auteurs dont deux chrétiens et un juif qui s’expriment. Philippe Gaudin est agrégé de philosophie, André Gounelle, nous est bien connu, ancien professeur de théologie protestante à Montpellier, et Michel Serfaty est rabbin, professeur des Universités.

Philippe Gaudin, tout en notant que la superstition est une tendance fort naturelle chez l’homme, invite à aller même «contre nature» pour faire progresser la religion vers la liberté spirituelle. Le rabbin Serfaty montre un point de vue juif plutôt traditionnel, en disant que la religion juive se veut absolument étrangère à toute superstition, et que de toute façon, elle n’a rien à y voir puisqu’elle se résume essentiellement en des commandements à appliquer, luttant peut être en cela justement contre la superstition engendrée par la crainte. Et enfin André Gounelle à son tour pense évidemment qu’il faut absolument libérer la religion, la foi et les rites de toute superstition, et pour cela, la démarche libérale lui semble essentielle en voulant justement relativiser les doctrines et les rites pour inviter le croyant à chercher un essentiel qui est au-delà. feuille

Louis Pernot

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Lire :

Le Protestantisme. La foi insoumise, de Laurent Gagnebin & Raphaël Picon, Paris, Flammarion, «Champs», Mai 2005, 240 pages, 7,20 €. en librairie

Laurent Gagnebin avait publié Le Protestantisme chez le même éditeur, dans la collection «Dominos». Pour sa prestigieuse collection de Sciences humaines «Champs», Flammarion a de nouveau fait appel à lui pour un nouvel ouvrage, accessible mais fouillé, de présentation de notre foi. C’est à quatre mains que Laurent Gagnebin et Raphaël Picon se sont attelés avec succès à cette périlleuse tâche. Évangile et liberté fera une présentation plus approfondie de cet ouvrage en septembre, mais c’est un livre qu’il ne faut pas tarder à lire et à offrir largement autour de nous. feuille

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Cinéma :

La vie rêvée des anges d’Erick Zonka, DVD France 2 Vidéo, 1999.

Erick Zonka, La Vie rêvée des Anges. © France 2 FilmsQu’est-ce qu’un ange? Être bienfaisant ailé des mythologies antiques, messager et serviteur des dieux, il peut, dans la Bible,

se confondre avec Dieu comme à Mamré, ou apparaître comme personne bien distincte avec un nom propre, préservant ainsi la transcendance divine comme lors de l’Annonciation. La spéculation néoplatonicienne élabore toute une hiérarchie céleste, précisant le statut ontologique de l’ange, purement spirituel.

Si René dans Que la lumière soit d’Arthur Joffé (1998) remplit bien toutes les tâches de ses collègues bibliques, Daniel et Cassel, les deux anges dans Les ailes du désir de Wim Wenders (1987), relèvent plutôt de la vision néoplatonicienne: purs esprits, ce que la caméra rend par le noir et blanc, ils peuvent cependant accéder à la couleur des sensations charnelles en acceptant leur mortalité.

Dans La vie rêvée des anges d’Erick Zonka (1998), les «anges» sont deux jeunes filles, Isabelle et Marie. Mythologie et ontologie se déclinent en anthropologie. Isabelle investit sa lucidité enjouée dans le quotidien, Marie, plus fragile, révoltée contre sa situation, veut croire en sa chance d’en sortir. Leur rêve d’une vie meilleure se brise sur la dure réalité. Quand Marie perd toutes ses illusions, elle se jette dans le vide.

La chute de l’ange de lumière, convoquée jadis pour rendre compte de la puissance du Mal, punit la révolte de Lucifer contre l’ordre divin. Cette chute ébranla les cieux et creusa l’abîme. La chute de Marie, elle, est banale, sans éclat, simple disparition d’une jeune fille dans l’embrasure d’une fenêtre. Sa révolte vise non l’ordre divin, mais «l’ordre des choses» qui en apparaît comme la version sécularisée, du coup sans appel et sans salut. L’abîme est celui du désespoir, la damnation celle à une vie qui s’épuise dans la «galère». La foi dès lors se déploie comme celle en la vie – et Isabelle offre son seul sourire, généreuse. feuille

Waltraud Verlaguet

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Écouter :

Hélène Grimaud: Chopin / Rachmaninov, DGG LC0173 (2005)

Hélène Grimaud, jeune pianiste belle et talentueuse, célèbre à cause de sa passion pour les loups, élabore ses disques comme des parcours musicaux porteurs de sens. Le précédent, «Credo», par son programme comme par son interprétation, était une véritable confession de foi. Son dernier disque se présente comme une méditation sur la mort. Son choix musical comporte d’abord deux sonates, l’une de Chopin, la fameuse sonate funèbre, l’autre de Rachmaninov, tout aussi funèbre; deux oeuvres d’un romantisme désespéré, avec pour la première cette marche trop célèbre, au fatalisme sombre et désolé. Pourtant ces oeuvres angoissées, torturées, presque morbides sont interprétées ici avec une sorte d’élan de vie, d’énergie d’espoir. Pour H. Grimaud, ces œuvres tourmentées «ouvrent sur une éternité intérieure». Le récital se conclut par deux œuvres de Chopin qui contrastent par le rythme paisible, la Berceuse en ré b majeur qui semble ouvrir sur un au-delà de la mort, ou de la peur de la mort, dans un climat de tendresse et de sérénité, et la Barcarolle avec ses élans passionnés mais dénués d’angoisse, à la nostalgie lumineuse, où des horizons s’ouvrent vers des terres inconnues. feuille

Jacques Juillard

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