Ô Seigneur, ô Sauveur, que nos lèvres te louent,
Mais qu’avec nos accents nos œuvres soient d’accord !
Si par nos actions nos cœurs te désavouent,
Dans nos chants les plus beaux tout est vain, tout est mort.
Tu naquis pour servir, et servir fut ta gloire,
Servir est à jamais le sceau de tes enfants.
Celui qui, sans agir, se contente de croire
Ne sait pas croire encore, ô Sauveur des croyants !
Quoi ! Seigneur, je croirais à tes saintes promesses,
Et pour tes ordres saints je n’aurais point de foi !
Soumis pour espérer, pour goûter tes largesses,
Je ne le serais plus pour accepter ta loi !
Est-ce en vain que ton sang coula sur le Calvaire,
Que ta croix s’y dressa, refuge du malheur ?
Non, l’amour y naquit et, dès lors, sur la terre,
Comme on cherche un trésor, il cherche la douleur.
Que de maux, de périls et de besoins m’appellent !
Que de frères, d’amis, tu jettes dans mes bras !
Que d’œuvres à fonder, que d’œuvres qui chancellent !
Garde à jamais nos cœurs d’être des cœurs ingrats.