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Numéro 188 - Avril 2005
( sommaire )

Série : Foi et Science

4. « Conscientisons les masses… »

Y a-t-il un rapport entre ce que l’homme pense et le réel, qui lui est extérieur et lui résiste ? Ce qui m’entoure est-il le produit d’un rêve que je fais ou bien est-il réel ?

Ces questions sont au préalable de notre rapport au monde. Sans souvent s’en rendre compte, l’homme affirme qu’il y a une réalité autour de lui et répond donc à la seconde question : non je ne rêve pas ! La première de ces deux questions demeure plus difficile. En effet, chacun est persuadé qu’il a la capacité de penser et de comprendre ce qui l’entoure, qu’il peut être lucide et libre dans son jugement. C’est ainsi que l’histoire de la pensée occidentale est une longue marche pour débusquer les illusions et rendre libre la pensée humaine.

Dans le domaine économique et politique, le slogan qui nous sert de titre exprime l’idée qu’il y a des choses cachées, une logique secrète qu’il faut révéler pour que chacun prenne conscience qu’une volonté extérieure à la sienne le dirige et qu’il est donc aliéné.

Dans le domaine psychologique ce serait la même chose. L’origine et le fondement de mes pensées et de mes affects, seraient cachés à ma conscience. Pour être vraiment moi-même, il me faudrait d’abord mettre au jour ce qui aliène de l’intérieur ma liberté. Ai-je d’ailleurs intérêt à le faire ? Ce n’est pas si sûr, car je peux me complaire dans un discours qui, en affirmant l’entrave de ma liberté, supprime ma responsabilité et me rend ni responsable ni coupable. L’inconscient devient un formidable outil contre la culpabilité, que ce soit celle que j’éprouve ou celle dont on pourrait m’accuser.

Qu’en est-il du domaine religieux ? Là on touche au génie ! S’il y a un réel, celui-ci est défini comme l’œu-vre de quelque chose ou quelqu’un qui échappe complètement à la connaissance, sur lequel personne n’a de prise, et qui, dans le christianisme, choisit d’être faible et de n’avoir prise sur personne. Cette déconnexion totale exclut toute contrainte et fonde une véritable liberté en rendant l’homme maître du réel. Car si quelqu’un (disons « Dieu » pour faire court) reste caché, il est en dehors du réel et donc toute possibilité d’aliénation disparaît.

La question qui se pose néanmoins en ce début de XXIe siècle demeure celle de savoir si la société préfère vraiment la liberté au confort de l’aliénation qui supprime toute responsabilité... feuille

Jean-Claude Deroche

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