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Prières dans le temps de Pâques

Pourquoi chercher parmi les morts celui qui est vivant ?

Il y a une fissure par laquelle perce le jour,

Il y a dans le temps une fracture qui nous libère,

Il y a le vent qui se lève et qui vient du tombeau,

Il y a le large qui s’offre à notre advenir.

Parce que l’Homme-Jésus n’est plus là

Parce que ce qui était scellé est ouvert,

Parce que femmes et anges se sont rencontrés,

A l’opposé de la visite que fit l’ange à la femme.

Je ne sais rien dire de la résurrection de Jésus,

Que le cheminement de nos pas de tristesse,

Sur les routes du monde qui vont à Emmaüs,

Où nos vies sont brisées en des miettes de joie.

La résurrection de Jésus est un secret,

Que nous avons à vivre plus qu’à dire,

Elle traverse toutes nos morts

Et ressuscite tous nos bonheurs.

Elle est éternité au cœur de nos tendresses,

Elle est l’avers de nos fragilités,

Elle est pour nous et non pour Dieu,

Elle est pour l’homme qui a peur de la mort.

Jacques Mortier

Priere du crucifie au père

Père, je pense à toi maintenant, à toi seul. Je sais que c'est pour toi un drame : voir s'achever ainsi la vie de ton témoin, du fils que tu t'es donné ! Te voilà mutilé dans l'image de toi que tu avais pas à pas construite dans l'esprit et le cœur de ton peuple. Tu te tais mais je te sais et te sens présent dans ce silence que certains croient être indifférent, voire approbateur. Tu contemples, muet, ce spectacle où s'étalent la bestialité et la haine mesquine. Comme tu dois souffrir !… Mais j'insiste, et je le ferai jusqu'à mon souffle ultime, ne condamne pas et poursuis ton œuvre d'amour. Tant d'hommes et de femmes en ont besoin, même si leur indifférence et leur ingratitude les tiennent éloignés de toi.

Croix infamante qui broies mon être de chair, je te bénis. Sois pour les hommes la révélation suprême de Dieu, une fontaine de purification perpétuelle et une source intarissable de renouveau. Qu'ils découvrent en toi une loi de dépassement et de révolution permanente. Que la morale y trouve son fondement, les rapports sociaux une règle, l'espérance humaine son reposoir. Que chaque vocation d'homme y découvre sa norme et sa mesure.

Croix accablante à mon corps et légère à mon âme, ne deviens jamais un motif de larmes et de commisération sentimentale mais sois un ferment d'énergie virile et d'obstination dans l'amour. Je te lance dans l'avenir comme on lance un gant. Heureux ceux qui te relèveront avec enthousiasme et détermination pour te planter au centre de leur vie et au centre de l'humanité comme le lieu où Dieu agit de toute la force de son amour.

Jean Farelli
"Les silences de Jésus" à paraître prochainement

Prière devant la croix

Vendredi Saint

Il a fallu ce long chemin de croix, seigneur.

Plus tu t'éloignais vers ton destin,

Larguant les amarres, seul,

Sans amis, sans aucun signe de tendresse

Plus le vide se creusait en nous,

Autour de nous.

Alors ta croix a pris toute la place :

Nous avons fait une croix sur l'espérance…

Il a fallu ce long chemin de croix avec toi, Seigneur,

Pour que ta parole parvienne en nos cœurs :

" Mère voici ton fils !

Fils voilà ta mère ! "

Tu savais combien la souffrance ferme les portes

Tu savais l'immense solitude

Quand tout est perdu,

Quand il n'y a plus à aimer,

Quand le temps n'a plus d'avenir.

Et tu nous confies le secret de ta joie :

Naître les uns aux autres,

Devenir à l'autre aussi proche

Que mère et fils,

Recevoir vie les uns des autres…

Il a fallu ta croix sur notre enfermement,

Ta croix sur nos luttes solitaires,

Sur nos lassitudes…

Seigneur Dieu, ouvre nos cœurs aux autres

Pour qu'ils soient nos plus proches prochains.

Car sans eux Jésus reste l'Absent.

En ce vendredi saint, au pied de la croix

Nous te remettons cette mère, ce frère,

Ce fils, cette amie que tu nous as demandé

De garder dans ta paix.

Lytta Basset
Vie et Liturgie, N°34, Mars 1998

Toi, le Ressuscité

Toi, le Ressuscité

Comme un pauvre

qui ne veut pas s’imposer,

tu accompagnes chacun

sans forcer l’entrée de notre cœur.

Tu es là, tu offres ta confiance,

tu ne délaisses personne,

même quand les profondeurs

crient de solitude.

Pour t’accueillir

nous avons besoin de guérison.

Pour te reconnaître, il importe

que nous prenions le risque de refaire

à tout moment le choix de te suivre.

Sans ce choix,

à chaque fois radical, nous nous traînons.

Te choisir, c’est t’entendre nous dire :

“Toi, m’aimes-tu plus que tout autre ?”

Frère Roger, Taizé

Le Vide…

Qu'évoquent les récits de Résurrection ?

Pierre et Jean, sur les dires des femmes,

de ces femmes comme telles, mais aussi comme médiatrices de toutes les communautés porteuses de ce message,

Se rendent en hâte au Tombeau, pour vérifier…

Mais elles n'y peuvent précisément… rien voir.

Dans le tombeau disparaît la chose à voir.

Risque alors de naître la relation à la personne….

Entre les deux mouvements, celui de voir et celui de croire, gît l'inévitable enjambement, qu'on nomme la Foi.

Le mystère par excellence - que ne peut éviter personne puisqu'il s'agit de la mort - débouche inexorablement sur ce…vide.

Par rapport à cette chose à contempler, la Foi est Libération.

Elle perce le mystère, pénètre jusqu'à la personne mais ne repose jamais que sur la seule relation avec elle.

L'Ange ne dit rien d'autre que :

"Celui que vous cherchez n'est pas ici” (Marc 16,6)

La Foi est libération par rapport à la réduction à la chose à contempler, pour passer à la relation à la personne sur qui, seule, elle repose, et de qui elle dépend.

C'est bien ce qu'éclaire le message de l'Ange : "Celui que vous cherchez n'est pas ici "…

Celui que l'on cherche à atteindre à travers cette mort n'y est pas lui-même domicilié.

La quête débouche sur un gouffre : le vide.

C'est en passant au-delà - de l'autre côté de la rive- en enjambant l'abîme qui nous sépare, qu'alors éclate la Foi

… sans pouvoir trouver aucune espèce de justification dans le fait, dans l'objet, dans la chose.

Ce n'est qu'à cette condition et à ce prix que l'amour est possible.

Ne peuvent jamais cohabiter amour et preuve. L'amour, par nature, exclut toute vérification. Le besoin de preuve détruit la relation, en tentant de s'y substituer.

Charl Georges Lethé.
Le tombeau vide.
Edition Golias (B.P. 4034 - 69615 Villeurbanne cedex)

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