logo d'Évangile et Liberté

Archives

( liste des articles archivés)

Donner son nom

Aucun texte de loi n'oblige un homme qui se marie à donner son nom à sa future épouse, pas plus qu'une femme se mariant à "perdre" le sien.

Pour la femme qui se marie, c'est une tradition de notre culture patrilinéaire de prendre le nom de son époux, alors que ses enfants en auront l'obligation s'ils sont reconnus par leur père.

Chacun des conjoints qui se marie peut garder son nom ou encore joindre au sien le nom de son partenaire.Tout est possible.

Le droit familial considère comme inaliénable le nom que vous avez reçu de vos parents. Pour la sécurité sociale ou sur votre carte d'identité chacun garde son nom.

Qui est en fait le nom de son père.

Pour une femme, prendre le nom de son mari c'est quitter le nom du père, de son père, et choisir à la place, le nom d'un homme.C'est passer d'un nom reçu au nom désiré. Mais cette conversion identitaire n'est pas sans ambiguïté.L'alliance nécessite-t-elle une telle perte au point de renoncer, dans les relations sociales, à son nom d'origine ?

On sait bien que chacun des conjoints vient avec ses histoires de famille, son patrimoine culturel et affectif et que la vie commune nécessite justement de ne pas être dans l'effacement de cette culture. Au contraire ! La rencontre amoureuse a lieu dans la reconnaissance de ces deux identités.Alors lâcher son nom pour prendre celui de son mari reste une démarche, sans doute belle et amoureuse, mais aussi ambiguë.

Pour un homme, donner son nom à une femme, c'est choisir une femme qui va s'appeler comme sa mère. Et le risque de confusion demeure ! Bien des femmes, épouses, en font l'expérience, qui ont l'impression que leur mari les prennent pour leur mère ! Comment l'homme quitte-t-il son père et sa mère, pour reprendre l'invitation de la Genèse, s'il garde le nom du père et plus encore celui de sa mère ?

Nos sociétés ont fait le choix de nommer la filiation par le nom du père.Elles n'ont pas fait le choix de demander officiellement à la femme de prendre le nom de son mari.Ni au mari de prendre le nom de sa femme. Mais pourquoi pas ? Imagninez un instant, Messieurs, que vous preniez le nom de votre femme...

Pour ma part, je ne me sentirais plus relié : à mon père par son nom et à mes enfants. C'est bien aussi cela, le nom, qui nomme et marque mon lien, en tant qu'homme.

Ce qui me paraît questionnant enfin, c'est lorsque l'enfant ne porte pas le nom du père. Car être né de sa mère, cela est incontestable, mais c'est être né du père et de quel père qui est plus incertain.

Jean-Paul Sauzède

haut


Accueil

Pour s'abonner

Rédaction

Soumettre un article

Évangile & liberté

Courrier des lecteurs

Ouverture et actualité

Vos questions

Événements

Liens sur le www

Liste des numéros

Index des auteurs

dernier N° complet


Vous pouvez nous écrire vos remarques, vos encouragements, vos questions