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Proclamons une année d’indulgence

Les premiers mots de ce billet d’humeur portent sur les remerciements de la signataire à celles et ceux des lectrices et des lecteurs d’“Evangile et Liberté” qui ont pris la peine de répondre à la question “Que pensez-vous de Taizé ?”. J’ai reçu plusieurs lettres, circonstanciées souvent, qui dans l’ensemble soulignaient la perplexité (pour le moins) que génère le comportement actuel de la communauté. Dont acte.

Et pour ne pas quitter le terrain des thèmes qui peuvent fâcher ou susciter les réactions vives, je vous soumets la proposition que je développe ci-dessous.

Vous venez de vivre, dans l’indifférence ou dans l’enthousiasme, la traditionnelle semaine de prières pour l’unité des chrétiens. L’an dernier, à pareille époque, je vous avais entretenus de mes états d’âme et, pour tout dire, de mes découragements vis-à-vis d’une pratique qui perdait, au fil des ans de stagnation dogmatique, son sens et son efficacité.

En cette année jubilaire -à quelques mois près, si l’on est puriste - je me suis dit qu’il fallait inaugurer des temps nouveaux et tenter d’inventer des attitudes nouvelles.

Puisque notre ami le pape Jean-Paul II a décidé de relancer la pratique des indulgences - rémission des peines temporelles mais cette fois, en souvenir de Luther, à titre gracieux - j’ai pensé que nous pourrions débusquer d’heureuses surprises.

D’abord, cesseraient, pour certains, les colères stériles, les déceptions à répétition, l’énergie dépensée en vain contre telle ou telle contribution papale ou épiscopale.

Ensuite, s’opérerait en chacun (en tout cas, en moi, je l’espère) une “métanoia”, une conversion du regard et du cœur qui orienterait la lecture des textes et des comportements romains vers ce qu’il y a, forcément, de bon dans toute production humaine, fut-elle romaine.

Prenons un exemple qui me touche particulièrement : l’interdiction définitive du pape de l’accès des femmes à la prêtrise.J’ai personnellement tempêté, urbi et orbi, contre cette déclaration abusive et prétentieuse d’un seul à décider pour tous, au nom de la fidélité à l’évangile.

Si j’avais été dans mon année d’indulgence, j’aurais pu orienter mon regard vers les quelques phrases, positives et fortes : les femmes sont égales en droit aux hommes ; mépriser les femmes, c’est mépriser le message évangélique ; Marie, mère du Seigneur, confirme, à toutes les femmes, leur éminente dignité ; il faut, partout et toujours, lutter pour que leur soient donnés les moyens de leur autonomie et de leur épanouissement.

J’aurais alors conclu qu’il y a toute une partie du texte qui méritait approbation et pour l’autre partie, j’aurais pu penser, avec indulgence, que les réformes sont lentes, dans les institutions et que d’ici 10 ou 20 ans, l’Eglise romaine procédera certainement à un nouvel “aggiornamento”.

Chères lectrices, chers lecteurs, entrons avec entrain dans la pratique des indulgences ; sachons découvrir l’idée, la phrase, le mot même, qui a parfum d’évangile dans une feuille romaine ou dans un libellé épiscopal ou dans une pratique romano-épiscopale ; mettons-les en exergue et réjouissons-nous de ce petit bonheur qui met du sel dans notre vie spirituelle.

Je me suis permis ce clin d’œil à l’égard de notre Eglise-Sœur pour la bonne raison qu’il s’origine dans une conviction ancienne : ce qui nous unit à elle est sans commune mesure avec ce qui nous en sépare : même Dieu, même Christ, même Esprit, même baptême, même Bible, même amour de Dieu et du prochain… qui dit mieux ?

Je compte sur votre indulgence…

Claudette Marquet

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