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The Good Place

Comptant parmi les séries les plus follement drôles de ces dernières années, The Good Place nous propulse directement au paradis. Ici dénommé le Bon Endroit, on y accède à condition que le nombre de points obtenus grâce aux bonnes actions effectuées sur terre, déduction faite des mauvaises, soit suffisant. À défaut, vous serez torturés au Mauvais Endroit pour l’éternité… Mais un grain de sable va gripper cette belle mécanique, en la personne d’Eleanor. Égoïste, menteuse, n’ayant rien fait de son existence, elle a conscience qu’elle n’aurait pas dû être accueillie au Bon Endroit. Néanmoins elle va tâcher de se fondre dans le décor en suivant les cours d’éthique dispensés par son « âme sœur », qui s’avère providentiellement être professeur de philosophie morale.

Cette vision de l’au-delà, héritée des conceptions médiévales en la matière, conjugue les images déplaisantes de la comptabilité et du tribunal, et un tel point de départ peut paraître simpliste. Mais la série va s’amuser à dynamiter ce système rétributif, à en montrer toute l’absurdité. Très vite, il apparaîtra que ce paradis n’est pas exactement ce qu’il semble… et l’on finira même par découvrir que personne n’est véritablement de taille à s’assurer une place au Bon Endroit. En d’autres termes : nos œuvres ici-bas ne sauraient nous valoir le salut !

Toutefois, le véritable sujet de la série n’est pas ce qui se passe après la mort. De même que les paraboles de Jésus, celle dite du jugement dernier, ou encore celle du riche et de Lazare, ne visent pas d’abord à nous offrir une description circonstanciée de l’au-delà mais à nous interpeller ici et maintenant, The Good Place est à sa façon une parabole qui prend prétexte de son scénario farfelu pour nous poser des questions cruciales : que signifie être une « bonne personne » ? est-il possible de changer, de s’améliorer ? de quoi exactement sommes-nous responsables ? peut-on agir sans rechercher l’approbation des autres ? etc.

Au terme de ses quatre saisons (disponibles sur Netflix), le show nous offre enfin ce qui est peut-être sa plus belle leçon : il est bon qu’il y ait une fin, aux séries aussi bien qu’à nos vies, une conclusion qui vient leur donner tout leur sens.

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À propos Sébastien Gengembre

est pasteur proposant de l’Église protestante unie de France, au sein de l’église locale de Clermont-Auvergne.

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