L’Église protestante unie de France, me dit-on, a mis la réforme des ministères à l’agenda de ses réflexions synodales. Cela n’a rien de nouveau. C’est un problème récurrent dans l’histoire des Églises protestantes comme dans celle de l’enseignement de la théologie ou de la formation au ministère pastoral, et quand deux traditions s’unissent, la luthérienne et la réformée, elles ont toutes les raisons de reprendre une fois de plus le problème. Mais de quoi va-t-il s’agir ? Va-t-il suffire, par exemple, que luthériens et réformés accordent mieux leurs violons sur le chapitre des ministères ? Ou de se demander une fois de plus s’il n’y aurait pas à cet égard à mieux tenir compte des enseignements scripturaires ?
La situation, cette fois-ci, me semble plus grave, presque aussi grave que celle du XVIe siècle, quand les réformateurs et leurs émules ont fait place nette dans le fouillis des institutions cléricales et monastiques. J’en veux pour indice des chiffres qui viennent d’être mis en évidence pour le canton de Vaud – un canton de Suisse romande dont la population était très majoritairement protestante jusque dans les années 1950. Sauf de rarissimes exceptions, tous les enfants de familles relevant de cette confession étaient baptisés, suivaient le catéchisme, confirmaient. Or voici les derniers chiffres : il y a eu 3296 baptêmes en 1960 et seulement 389 en 2019 ; 557 catéchumènes ont participé à une cérémonie de confirmation en 2016 et seulement 300 en 2018. Le nombre de mariages ou de services funèbres requérant la participation d’un pasteur (ou d’un diacre) est également en chute libre.
Alors que faire ? Comment m’y prendrais-je si je me retrouvais au début d’un ministère pastoral, comme à la fin des années 1950 ? Franchement, je n’en sais rien. Ce ne sont pas, me semble-t-il, des délibérations synodales qui vont résoudre le problème, mais bien l’inventivité de chacune et de chacun, au jour le jour, en toute simplicité évangélique.
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