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La santé mentale

 

Que l’on ne me comprenne pas mal. Ce texte n’est pas une critique déguisée de la politique sanitaire du gouvernement. Certains ont tenté d’opposer santé mentale et santé physique pour demander la suppression ou de la diminution des restrictions imposées par le gouvernement. Je prends la plume ici pour évoquer un sujet encore trop souvent tabou. Dépressions, burnout, pensées suicidaires, phobies sociales qui rendent la vie impossible, etc. Les troubles qui peuvent être de vraies maladies sont perçus par une partie bien trop large de la population comme des faiblesses. Face à une personne qui souffre d’une réelle dépression, dire « essaie de sortir » ou « pourquoi tu n’essaierais de faire pas ceci ou cela ? », c’est exactement comme demander à une personne qui s’est cassé la jambe « essaie de marcher quand même ». Non, il n’y a aucune part de bonne ou mauvaise volonté là. Il serait temps que nous entendions tous qu’il existe des maladies qui touchent le cerveau et que ces maladies se soignent.

C’est une personne qui a traversé une dépression du post-partum qui écrit ces lignes. Il n’y a pas de honte à avoir lorsque l’on souffre d’une maladie qui touche l’humeur. La foi ne nous protège pas plus des fractures du pied que des dépressions ou des burn-out. La dépression du post-partum seule touche environ une jeune mère sur cinq chaque année en France. C’est énorme. Que faisons-nous pour repérer les personnes qui souffrent ? Pour les aider concrètement ? Les pasteurs ont l’occasion, lors des réunions de préparation aux baptêmes, de discuter longuement avec les jeunes parents. De plus, certains parents fréquentent régulièrement des paroisses et sont connus des autres membres du conseil presbytéral ou de la communauté. Tous ces yeux qui peuvent se porter sur les jeunes parents, au lieu d’être perçus comme pesants voire culpabilisants, pourraient être des regards qui aident dans le chemin de la guérison.

N’oublions pas que pour nous, chrétiens, à la suite de Paul, ce qui est très largement perçu comme de la faiblesse n’en est pas. La santé mentale ne doit plus être un tabou. Ni celle des autres, ni la nôtre. Aimez-vous et soyez attentifs à vous comme vous l’êtes à votre prochain.

 

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À propos Abigaïl Bassac

est titulaire d’un master de l’École Pratique des Hautes Études (section des sciences religieuses) et étudiante en master de théologie à Genève. Elle est assistante des enseignants à l’Institut Protestant de Théologie et directrice de la rédaction d’Évangile et liberté.

3 commentaires

  1. amarie.menvi@orange.fr'
    anne MARIE MENVIELLE

    Bonjour Madame Abigaïl BASSAC, j’apprécie énormément vos écrits et tenais tout simplement à vous en remercier. J’espère que beaucoup vous liront
    bien à vous
    anne marie MENVIELLE

  2. abigail.bassac@evangile-et-liberte.net'

    Je vous remercie pour ce gentil commentaire 🙂

  3. info@chorelys.com'

    Merci pour ce très bon et bel article, qui réchauffe le cœur. On se sent tellement seul(e) quand on passe par là. Et c’est tellement culpabilisant quand en plus on a la foi. On ne se comprend pas soi-même. C’est très libérateur d’apprendre que ça a pu arriver à d’autres aussi, même si ça n’est souhaitable pour personne.
    Muriel

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