Envoi

Oh ! toi que j’ose nommer Dieu, garde-moi de chosifier l’Esprit,
Comme j’ai pu, autrefois, te chosifier comme dieu de mes désirs.
Tu me parles, je t’écoute.
Tu me parles dans ma vie.
Je ne peux qu’être toujours surpris et heureux que Tu m’aies rejoint.
Cela ne vient pas de moi.
C’est, en moi, l’œuvre de ton Esprit.
Remplis-moi de ton Souffle,
Qui donne vie à ma vie, comme à toute vie aussi, et à toute chose en ce monde.
Tu me parles dans le livre,
Et toi, l’autre, dans la vie ou dans le livre,
Tu me dis quel est ton Dieu,
Mais tu sais, mais je sais, qu’il reste indicible à nos lèvres,
Qu’il se nomme Dieu, Yahvé, Allah, l’Ultime, ou Brahman,
Le Dieu des cieux ou Celui des profondeurs.
Il est le fondamental, qui fuit nos mots humains,
Ou qui s’y coule pour qu’on lui parle et qu’on l’écoute.
Les mots des textes saints me resteront à jamais fermés
si je me ferme au Grand Souffle.
Tu m’évites les certitudes des mots froids et définitifs ;
Les certitudes ne créent que des cadavres.
Tu me parles avec ton cœur, et j’en saisis ta conviction
pour me livrer le profond de ton être.
Je te sens différent, toi l’homme nouveau que je nomme Jésus.
Je me sens différent, nos différences ne créent ni gouffre où se perdre,
ni mur insurmontable.
Tout dialogue est bilingue.
Attentif je suis, attentif je veux rester, rien n’est plus fort que d’attendre
les signes du neuf qui s’avance.
Je m’ouvre, j’ouvre mes yeux et mes bras, j’ouvre mon cœur à l’autre
qui m’habite, je l’ouvre au Souffle qui m’inspire,
Je l’ouvre à l’ensemble du monde,
Je vis, et je suis libre.
Le monde, l’homme, et l’ensemble de toutes les créatures,
Entreront en vainqueurs dans ton royaume éternel

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