Un communiqué de la Conférence des évêques de France a signalé que l’absence de la quête et du casuel durant les deux confinements avait entraîné pour les paroisses catholiques non concordataires une chute de leur revenu allant jusqu’à 40%. Mais qu’est-ce que ce fameux casuel ? Oublions cette définition vague qui l’assimile à « toutes les questions d’argent autour de l’autel » et précisons qu’il désigne toutes les offrandes « dues » au clergé pour des services religieux occasionnels (d’où l’appropriation de l’adjectif casuel) tels que baptêmes, mariages, obsèques… Ces pratiques, qui remonteraient au VIIIème siècle et donnèrent lieu jadis à des contestations sans fin y compris avec les pouvoirs civils, furent condamnées par les Réformateurs et même avant eux par les membres du Cénacle de Meaux qui les considéraient comme une forme déguisée de simonie. Si les Églises protestantes, dont les finances semblent avoir beaucoup moins souffert en 2020, évoquent des actes pastoraux casuels, cela n’a aucun rapport avec leur mode de collecte de dons. Quant à la « rétribution » des messes à intention particulière, le code de droit canonique en vigueur a beau préciser dans son article 947 qu’« on en écartera absolument jusqu’à l’apparence de commerce ou de trafic », il en fixe – au long d’une quinzaine d’articles ! – les principes avec une précision de boutiquier. On observe le même flou dans les circulaires diocésaines qui, tout en déclarant qu’« une célébration n’a pas de prix » mais qu’elle engendre des coûts et qu’il faut bien rétribuer les curés (au-delà de la portion congrue…), rappellent les « tarifs » fixés par la Conférence des évêques et dont le caractère « indicatif » ne saute pas aux yeux. Tarifs que les pompes funèbres répercutent très souvent dans leurs devis…
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