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Place aux jeunes

 

«Vous avez volé mes rêves et ma jeunesse avec vos mots creux. » Le 23 septembre 2019, l’icône écologiste Greta Thunberg dénonçait ainsi l’inaction climatique des générations passées. En novembre, la députée néo-zélandaise Chloé Swarbrick (25 ans) répondait à l’interruption d’un de ses collègues par un slogan répandu sur les réseaux sociaux : « Ok, boomer ! » Réponse ironique au mépris que les Baby-Boomers pourraient exprimer vis-à-vis des nouvelles générations.

Alors que des tensions innombrables traversent notre société – entre les opinions, les origines, les milieux sociaux, les territoires, etc. – il semblerait que la fracture générationnelle ne soit pas la moindre d’entre elles. À entendre le refrain du « C’était mieux avant. » qui se répand et la colère qui lui répond, le fossé générationnel ne doit pas être sous-estimé. Les générations expérimentées doivent cesser de regarder l’éclosion de la jeunesse avec condescendance. Car elles ont échoué.

Chaque génération échoue : tel est son destin. Elle réussit dans certains domaines mais échoue dans d’autres. Et les jeunes générations auraient d’ailleurs tort de ne pas reconnaître qu’elles ont eu également la chance de vivre dans un monde rempli des réussites de leurs parents et que sans ce cadre de vie elles ne pourraient pas précocement mener les combats qui sont les leurs pour en corriger les erreurs. Nous devons corriger les erreurs de nos parents et nos enfants corrigeront les nôtres : à chaque génération d’embrasser ses devoirs avec humilité.

La jeunesse ne doit pas égarer son désir de progrès en vaste crise d’adolescence mondialisée car rien ne réussira sans la solidarité des générations. Mais aux générations précédentes de ne pas s’égarer non plus : les jeunes gens ne veulent pas être considérés comme de fragiles et naïfs bourgeons. Ils veulent prendre toute la place qui leur revient dans le génie d’une société au sein de laquelle ils veulent vivre libres et prospères. Car la société qui se construit aujourd’hui sera la leur. Et à toutes les générations de se convaincre que – si elles se rassemblent fraternellement – ce sera mieux demain.

 

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À propos Maxime Michelet

est étudiant, diplômé d’un master d’Histoire contemporaine à la Sorbonne ; issu d’une famille de tradition athée, il a rejoint le protestantisme libéral à l’âge adulte à travers le temple de l’Oratoire du Louvre de Paris.

Un commentaire

  1. svejus@hotmail.fr'

    Analyse salutaire, qui mériterait d’être plus largement diffusée, tant il est vrai que dans nos sociétés occidentales et vieillissantes, il y a un forme d’emprise pas toujours consciente des « papy boomer »
    à transformer notre société en « gérontocratie ».
    Il n’y a pas de salut universel possible en sacrifiant les plus fragiles de notre société, et c’est l’affaire de tous.
    C’est la leçon du naufrage de Paul dans le livre des actes des apôtres.

    Dans les problématiques du monde d’aujourd’hui, ce sont les mêmes forces de solidarités qui doivent se mettre en marche.

    Merci M. Michelet de nous rappeler intelligemment cette exigence, et qu’en cette période des vœux elle devienne réalité.
    A vous et à toute l’équipe d’Évangile et Liberté, je vous souhaite une bonne et heureuse année 2020.
    Que le Seigneur de toute espérance nous bénisse de son amour
    Fraternellement

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