dit le cantique de Noël Minuit, Chrétiens. Comme c’est juste ! Comment mieux parler des hommes qu’en disant que ce sont les êtres qui espèrent ? Le texte de ce chant évoque, dans ses premières lignes, le peuple des humains disant qu’il est « à genoux ». Blessé, meurtri, angoissé, il attend le salut. Qui ne peut se reconnaître là ? Nous avons tous été plus ou moins abîmés par l’existence. Certains d’entre nous ont été violentés physiquement alors qu’ils étaient vulnérables, certains sont regardés au quotidien comme des moins que rien, un nombre non négligeable de personnes connaît des troubles anxieux, d’autres encore veillent jour et nuit un enfant malade, devant affronter l’idée que la mort pourrait leur arracher cet être infiniment précieux. Qui, dans ces circonstances, tiendrait debout sans jamais passer par des moments de grand tourment ? Mais qui, dans ces circonstances, tiendrait sans espérance ?
L’espérance est un terme fourre-tout, qui peut recouvrir mille réalités. Pour moi, la meilleure manière d’expliquer ce qu’est l’espérance, c’est de dire ce qui en est synonyme : « malgré ». Le monde peut nous paraître absurde. Il est peuplé de milliards de personnes mais il peut nous sembler désespérément vide, et violent. L’espérance, c’est malgré cela, vouloir vivre et vouloir que la vie croisse, vers le bon. C’est aussi avoir, chevillé au corps, au plus profond de son être, le désir d’entrer en relation avec d’autres humains et de recevoir d’eux de l’amour, du soin, le désir aussi de leur donner cet amour et ce soin. C’est ainsi que l’on grandit en humanité. Noël rend manifeste cette espérance : Jésus sera l’homme qui, par ses paroles qui délivrent et ses actes, aide les autres à se tenir debout, malgré le chaos du monde, dans le chaos du monde. Fêter Noël, c’est continuer à être porteur de cette parole. C’est elle qui fait que le monde entier tressaille d’espérance.
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