Voici un mot énigmatique, parce qu’il touche à l’intimité, à ce qui est caché au fond de chaque personne. Il est lié à la relation avec autrui. Le désir dérange parce qu’il désigne une sensation que l’on a parfois de la peine à maîtriser. Il est la manifestation d’une aspiration profonde, bonne ou mauvaise.
Le désir manifeste une attente à l’égard de quelqu’un, d’un projet, d’un objet, d’une situation, dont l’expression nous échappe. Le désir aspire à un contentement, plus ou moins facile à réaliser, ce qui engendre une tension chez celui qui en recherche l’accomplissement. Le désir participe à la reconnaissance d’un manque. Il vient combler un vide, une attente, une espérance. Il est souvent aussi lié à la notion de possession.
Le désir surprend, parce qu’il peut être l’expression d’une contradiction, dont nous n’avons pas toujours une claire conscience. On peut, par exemple, ressentir du désir pour une personne que l’on ne supporte pas vraiment. Le désir, en effet, peut avoir une dimension corporelle, physique, et non uniquement cérébrale, même si ces deux dimensions sont le plus souvent étroitement liées, ce qui fait du désir un obscur objet de… réflexion et de tension.
Le désir est une des incarnations de notre pensée. Il nous donne envie ou il nous rend envieux, avec ce conflit, lié soit à la convoitise, soit à l’inclination. Le désir est l’expression de quelque chose de profond, lié à la vie, même si, parfois, il arrive que l’on désire mourir, suprême violence !
Dans la foi, le désir traverse la relation de l’homme à Dieu et de Dieu à l’homme, souvent qualifiée de relation amoureuse, à la manière du psalmiste. Le désir soutient la recherche de Dieu. « Mon âme a soif de toi, ô Dieu vivant », proclame le psaume 42. Pour que le désir reste un repère positif de l’existence, on peut rappeler ces mots d’Augustin : « Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce que l’on possède. »
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