Les grecs, vers le sixième ou cinquième siècle av. J.-C., appelèrent « Europe » cette partie du continent qui était au nord et à l’ouest de leur pays. Ils voulaient par là bien faire la distinction d’avec le sud et l’est qui sera dénommé plus tard l’Asie. On ne sait pas très bien si le mythe d’Europe s’est construit ensuite et peu à peu pour illustrer cette distinction ou si au contraire il a préexisté à cette distinction. Toujours est-il que sur une plage de Tyr, la belle Europe, fille du roi de Phénicie, cueillait des fleurs avec ses compagnes quand Zeus, du haut de son Olympe, la remarqua et eut envie d’elle. Il prit la forme d’un joli taureau tout blanc et s’approcha doucement d’elle. Elle le trouva très beau, vint le caresser et finit par monter sur sa croupe. Il en profita pour se précipiter dans la mer et l’entraîner de force jusqu’en Crète. Là, il la déposa et la viola brutalement. D’où naquit Minos, le futur roi de Crète.
Ce mythe s’est ensuite développé dans tous les sens, jusqu’à l’époque actuelle ; chacun l’interprétant à sa manière pour justifier ce qu’il voulait dire sur l’Europe. Alors nous ferons comme eux. En remarquant que Zeus, qui est une invention de l’Europe, est séduit par la beauté de l’Orient et utilise la ruse et la force pour enlever et violer une belle innocente. Mais aussi cet Orient, quoique brutalisé, vient embellir le pays de la philosophie et de la démocratie jusqu’à envahir tout le continent. Déjà le métissage des peuples, mais dans la douleur et la violence. Cet épisode violent renvoie au mythe de l’union d’une femme et d’un dieu, auquel ne peuvent s’empêcher de rêver les Européens, surtout quand le dieu vient de chez eux.
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