Combien pour ce chien dans la vitrine ?, chantait Line Renaud en 1953.
Elle voulait savoir combien elle aurait à payer pour repartir avec. C’était là le prix du chien : sa valeur.
Appliqué aux objets, le mot valeur est synonyme de prix. Un objet sans valeur n’a pas coûté bien cher ; on peut en général le jeter à la poubelle sans regret. Un objet de grande valeur, au contraire, a coûté cher ; il est conservé précieusement, exposé (mis en valeur) sur la cheminée du salon, ou parfois caché dans un coffre à la banque.
Nous attachons pourtant une grande valeur à la photo jaunie de notre grand-mère, alors que, « sur le marché », elle ne vaut rigoureusement rien. Il n’y a donc pas que le prix qui détermine la valeur… Et c’est heureux !
Le mot valeur s’applique également à des concepts tels que l’amour, l’amour, l’honnêteté,la tolérance… À l’origine, le mot valeur signifiait d’ailleurs le courage, la bravoure : « La valeur n’attend pas le nombre des années. » Et là, plus question de commerce, même si la corruption règne, hélas, trop souvent ! On n’achète pas la bienveillance ni la tendresse ; la patience ou l’humilité n’ont pas de prix. Ce qui donne d’autant plus de… valeur à ces vertus.
S’il est utile de transmettre un patrimoine à nos enfants lorsqu’on le peut, grâce aux objets de valeur qu’on peut leur léguer, il est plus important encore de leur enseigner les qualités morales qui les guideront sur le chemin d’une vie harmonieuse, en leur apprenant à privilégier les valeurs importantes.
« Nous n’avons pas les mêmes valeurs ! », affirmait une publicité pour des cochonnailles. Ah ! comme ils avaient raison…
Nous voilà bien loin de « l’avoir » (la charcuterie, le commerce, la finance, le libéralisme économique), pour privilégier « l’être »… qui n’a pas de prix !
Et c’est bien dans ce sens que le mot valeur a le plus de… valeur.
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