Marianne Guéroult est pasteure de l’Église protestante unie de France. Alors qu’elle commence une nouvelle mission comme aumônier des hôpitaux, elle se trouve elle-même terrassée par la maladie. Le cancer ne peut jamais être le bienvenu, mais là, il semble assaillir la jeune femme au moment même où tout dans sa vie, professionnelle comme personnelle, prenait son plus bel essor. De plus, sa maladie est de celles qui causent d’intolérables souffrances physiques, si vives que notre médecine moderne est impuissante à les soulager.
Au cœur de l’épreuve est un livre bouleversant, où l’auteure s’autorise à crier sa souffrance tant morale et spirituelle que physique. Avec une parole forte, sincère et juste, Marianne Guéroult avoue son questionnement intime et le doute qui la travaille. En elle résonne le cri du Christ en croix, Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
Comme les mauvais conseillers de Job, certaines personnes lui reprochent son manque de foi, la culpabiliseraient volontiers, alors que d’autres, éblouissants de compassion, lui tendent la main secourable qui seule la soulage.
Si Marianne Guéroult se bat avec ses croyances, elle ne met jamais de côté son espérance. « Dans les traversées de solitude extrême, je me demande où est mon Dieu. Au fond de moi, quelque chose me dit qu’il est là, malgré tout et que la vie est possible. » Elle continue à se nourrir de la parole biblique, certains passages devenant obscurs pour elle, alors que d’autres l’inspirent désormais davantage et illula présence divine au fond d’elle, lumière que ni le mal ni la souffrance ne peuvent entamer.
Le lecteur n’y trouvera pas de propos moralisants ni d’analyses ; il ne recevra pas de conseils. Il sera témoin plutôt d’une transmutation en train de se faire. Nous voyons, comme dans le creuset de l’alchimiste, une âme chauffée à blanc et raffinée par la souffrance au point de devenir or pur. L’ouvrage est préfacé par Francine Carrillo.
Marianne Guéroult, Au Coeur de l’épreuve. Trouver en soi la source, Tharaux, Empreinte temps présent, 2016, 114 pages.
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