Score: 0-1. Avant le match, les médias avaient chauffé le public à blanc ; j’ai compté dans un journal télévisé 25 minutes sur l’euro contre 8 pour le reste de l’actualité. La finale perdue dégonfle l’exaltation qui l’a précédée et assombrit les 90% de succès. Ce qu’on perd compte plus que ce qu’on a gagné. Voilà qui m’évoque le berger de la parabole ; il ne se satisfait pas des 99 brebis du troupeau et ne se réjouit que lorsqu’il retrouve la centième qui s’était égarée. L’amour évalue les choses autrement que la sagesse.
Taux de réussite au bac, presque 90%. Il ne correspond pas, semble-t-il, à une hausse du niveau des candidats, mais à une baisse de ce qu’on exige d’eux pour les recevoir. Je suis d’accord qu’une bonne pédagogie doit encourager plus que rebuter et que remonter des notes vaut mieux qu’accabler ceux qui se présentent. Le succès pousse à aller plus loin et à faire mieux tandis que l’échec conduit à baisser les bras et à renoncer. Mais des déboires cuisants à l’Université suivent trop souvent les réussites facilitées au bac. L’abattement des mauvais résultats de demain douchera tristement l’exaltation joyeuse de beaucoup des reçus d’aujourd’hui. Voilà qui m’évoque cette semence de la parabole qui lève et sèche rapidement faute d’une terre profonde où s’enraciner.
À la superficie se succèdent succès et échecs, exaltations et abattements. En profondeur, nous est donnée et nous trouvons une bonne terre où s’enraciner solidement et se construire paisiblement.
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