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Évangéliser le sacré

294-09-2 Que penser de la croix en tant qu’emblème du christianisme, que penser d’une lecture sacrificielle de la crucifixion de Jésus ? Michel Barlow, correspondant de notre mensuel qui a écrit Le bonheur d’être protestant, nous donne l’occasion d’une promenade dans le champ du sacré. Il rappelle que le sacré est traditionnellement compris comme le fait de mettre à part, mais que Jésus a passé son temps à franchir les murs de séparation, à rejoindre ce qui était considéré comme impur. La foi chrétienne peut être considérée comme une remise en cause de cette structure fondamentale du sacré qui est beaucoup moins évangélique que nous l’imaginons.

Avec son humour plein de finesse, l’auteur met à mal nos conceptions sanguinaires et marquées par une violence nécessaire, en reprenant le propos de l’épître aux Hébreux qu’il relit à la lumière de la parabole du père prodigue (Luc 15), en revisitant le point de vue d’Anselme de Canterbury pour qui Dieu marchande son pardon. Ce faisant, il permet de sortir la foi chrétienne du passage obligé par la souffrance. On se rappellera utilement que le sacrifice, dans le livre du Lévitique, ne sert pas à réparer des fautes, mais à célébrer la réconciliation avec Dieu, à prendre conscience, par un acte de convivialité, que le lien est effectif.

Par cet essai, l’auteur apporte des correctifs précieux à des lectures de la Bible empreintes de sadisme et, à tout le moins, de perversité, qui font de Jésus un « bébé médicament », un « être pour la mort », un « souffre-douleur », qui présentent Dieu sans rapport avec la joie, l’amour.

Ce dossier est important car il influence notre rapport aux autres. C’est sur ce point que s’ouvre ce parcours, lorsque l’auteur s’interroge sur la morale chrétienne, se demandant si elle est une morale du sacrifice. L’auteur milite pour que le sacré soit source de communion, de rencontre, de plaisir ; que le sacré ne soit pas un renoncement à une part de nous-mêmes, mais la voie de l’épanouissement, l’autre nom de la vie divine. Cela pourrait s’appeler « christifier ».

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À propos James Woody

Pasteur de l'Église protestante unie de France à Montpellier et président d'Évangile et liberté, l'Association protestante libérale.

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