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Les religions à travers les mythes des origines

Magnum Chaos, marqueterie de bois (ca. 1524) par Giovan Francesco Capoferri sur dessin deLorenzo Lotto, dans l’église Santa Maria Maggiore à Bergame.

Magnum Chaos, marqueterie de bois (ca. 1524) par Giovan Francesco Capoferri sur dessin deLorenzo Lotto, dans l’église Santa Maria Maggiore à Bergame.

Le concept de « religion » est spécifiquement occidental et les sciences des religions ne sont pas d’accord sur ce qu’est la religion ; le sociologue Yves Lambert (1946-2006) a parlé d’une « tour de Babel des définitions de la religion ». Aujourd’hui ethnologues, anthropologues, sociologues, historiens des religions, s’accordent pour dire problématique l’accès à l’origine des religions.

Presque toutes les cultures possèdent des mythes fondateurs, cherchant à répondre aux questions fondamentales que l’humain se pose : d’où venons-nous ? Quel est le sens de la vie ? Étudier ces mythes peut permettre d’approcher les fondements des religions.

Beaucoup de récits partent d’un chaos primordial (certains récits chinois), d’une terre stérile (certains aborigènes australiens), d’eau et de marécages (les Yorubas au Nigéria). Selon le Rig-Veda, un des grands textes de l’hindouisme : « Au tout début, les ténèbres recouvraient le monde. Cette étendue indistincte était tout. Puis, l’existence apparut. Le Un fut. Le souffle apparut. » Le texte biblique de Genèse 1 comporte bien des points communs avec ces récits : le chaos, le vide, les ténèbres, le souffle.

Qui crée et comment ?

Dans la Bible, Dieu crée par la parole, en mettant de l’ordre dans le chaos. Les récits chinois taoïstes font appel au Tao, principe engendrant tout ce qui existe, force fondamentale qui coule en toutes choses. Chez les Yorubas, Olorun est le dieu créateur. Pour certains aborigènes « le créateur de nombreuses choses », Baiame, a fait venir les ancêtres du temps du rêve (une période où tout n’était que spirituel et immatériel) pour créer avec lui la vie sur terre.

Quelle est la place de l’humain dans la création ?

Dans le récit biblique (Gn 1) Dieu crée l’humain à son image et lui confie la création. Pour les taoïstes, l’humain doit rechercher la sagesse dans la Voie, en retournant à l’authenticité primordiale. La plupart des tribus aborigènes croient que toutes les formes de vie font partie d’un vaste ensemble d’interactions ; il faut prendre soin de la terre comme d’une personne. Pour l’hindouisme il y a identité d’essence d’une partie au moins de Dieu et du monde. Pour les Yorubas la création de la terre est plus importante que celle des humains. Quelles conclusions tirer de ce panorama ? Les hommes ont vu dans le monde originel chaos, vide, ténèbres. La création a été l’œuvre d’un dieu personnel ou d’une force fondamentale, d’un principe de vie. Les humains sont sur terre au service de la création, responsables de l’harmonie du monde.

Les mythes des origines nous ramènent à des problèmes bien actuels : le monde est toujours confronté au chaos, la création n’est pas terminée. Et les humains qui avaient oublié qu’ils étaient au service de la création sont mis devant leurs responsabilités.

Bernard Reymond, professeur de théologie émérite à l’université de Lausanne, nous fait découvrir l’histoire des recherches sur l’origine de la religion depuis la préhistoire.

A lire le cahier de Bernard Reymond « Aux origines de la religion :une controverse toujours d’actualité« 

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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