Pourquoi suis-je encore chrétien ? » Voilà une question redoutablement pertinente. Elle serait plus facile s’il n’y avait pas ce encore qui distille le doute.
Dans un sens, il me plaît ce petit mot, encore, parce qu’à lui seul il me permet de dire que j’ai été chrétien et que je le suis probablement encore, malgré tout, malgré la souffrance et la mort, selon cette confession de foi anonyme et néanmoins célèbre qui emploie l’anaphore « Nous croyons… malgré… ». Je suis un chrétien qui doute et je ne le serais plus si je ne doutais plus ; je suis encore chrétien parce que je crois encore.
Mais il me gêne aussi ce petit mot, encore, comme si cela dépendait de moi. Il a bien fallu que j’entende parler du Christ pour croire en lui. Et toutes ces rencontres humaines, toutes ces lectures, tous ces événements dans ma vie qui ont fait de moi un chrétien ?
Je suis encore chrétien par reconnaissance de ce qui me dépasse et de tout ce qui a fait ce que je suis. Enfin, je suis encore chrétien tant que je ne suis pas certain de l’être et tant que l’Évangile donnera un sens à mon action et à ma relation aux autres. Car il ne suffit pas d’être chrétien, il faut le devenir encore et encore.
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