Ce récit est celui d’une conversion . Une conversion provoquée par une phrase de l’évangile de Jean : « En vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu ceignais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais. Quand tu auras vieilli, tu étendras les mains et un autre te ceindra, et il te conduira là où tu ne voulais pas aller. » Dans les entrelacs de sa vie intime et familiale, dans ce corpus d’histoire du Ier siècle, l’écrivain trouve une crête pour y écrire son chemin de foi. Un récit construit sur les événements du Ier siècle, reconstitué à partir des évangiles et des textes de Paul. Sûrement, les théologiens et biblistes trouveront à redire dans son enquête. Mais j’ai retenu de ce texte la recherche d’un homme pour qui la religion n’est pas affaire secondaire. Certes, dans son épilogue il précise « ne pas avoir basculé du côté de la foi » ; mais comment appeler autrement cette volonté de comprendre au plus intime de lui les évangiles ? Pour Carrère, Jésus est l’homme le plus subversif de toute l’histoire de l’humanité et il l’exprime avec une écriture merveilleuse en confrontant sa réflexion personnelle et savante à ce mystère de la foi. N’est-ce pas ce que nous aimons à Évangile et liberté ?
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