Nous allons bientôt fêter Noël et, pour beaucoup d’entre nous, ce sera dans la joie. Le Petit Larousse donne deux définitions de la fête : « Solennité religieuse ou civile en commémoration d’un fait important » et « Ensemble de réjouissances organisées par une collectivité ou un particulier ». Noël est commémoration de la naissance de Jésus et aussi réjouissances ! D’ailleurs toute naissance est source de joie ; l’apparition de la vie est toujours un émerveillement, avec une part de mystère.
La vie, pour nous chrétiens, se trouve à la suite de Jésus : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » (Jn 14,6) Toutes les paroles de Jésus et tous ses actes sont un témoignage en faveur de la vie ; il est celui qui donne la vie en plénitude et qui la rétablit dans son intégrité : « Les aveugles retrouvent la vue, les paralysés marchent, les lépreux sont guéris, les morts se réveillent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. » (Mt 11,5)
La fête de Noël est la fête de la vie. Aujourd’hui, pour que tous les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en plénitude, nous avons, à la suite de Jésus-Christ, un combat à mener pour la justice, contre la maladie, contre la faim, contre la misère, contre la tyrannie politique dans le monde, pour le respect de toute personne humaine mais aussi de toute créature et de toute la création.
Noël est une fête populaire qui touche bien au-delà de la chrétienté, réjouissons-nous ! S’il y a un combat à mener dans le monde, il y a aussi des joies à partager avec tous les hommes. Jésus ne boudait pas les fêtes ; il accomplit son premier « signe » à une noce, à Cana. Il a changé six jarres d’eau, destinées aux purifications, en vin, du meilleur, et en abondance (environ 600 litres). La vie n’est pas mortification, elle est fête ; l’Évangile ce n’est pas l’eau mais le vin, à consommer sans modération. « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. » (Jn 10,10)
Mais, à Noël, tous ne se réjouissent pas ; certains sont seuls, sans argent, ceux qui sont pauvres d’espérance, pauvres de joie. Et pourtant c’est justement pour eux, les malades de la vie, ceux qui ne voient pas plus loin que le malheur qui les accable, que Jésus est venu, pas pour les bien portants. À tous, Noël apprend qu’il faut laisser un peu de place pour ce qu’on n’attend plus mais qui peut néanmoins advenir, là, maintenant.
Quant à la débauche commerciale de Noël, celle de notre société de consommation, on peut constater que, malgré tout, les hommes sont capables d’une économie où le don l’emporte sur le donnant-donnant. Derrière la face sombre de cette fête se manifeste un désir de vie et de joie, un désir d’un autre ordre du monde. Réjouissons-nous !
Laurent Gagnebin, professeur honoraire à la Faculté libre de théologie protestante, nous fait découvrir Noël dans toutes ses composantes y compris les plus inattendues.
A lire le cahier de Laurent Gagnebin » Noël, une fête inattendue «
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