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Vacances, voyages, évasion

Voici venu le temps des vacances : repos, loisirs, voyages. La notion de vacances n’est apparue qu’avec l’ère industrielle. Dans les sociétés agraires, les périodes de repos, l’hiver, alternaient avec les périodes d’activité intense, mais on ne parlait pas de vacances. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que les classes aisées ont commencé à s’éloigner des villes pendant les mois d’été. Il a fallu attendre le Front populaire pour qu’en 1936 tout le monde puisse profiter de 15 jours de congés payés.

Être en vacances, c’est avoir du temps pour se retrouver en famille, pour resserrer les liens, pour partir ensemble à la découverte ; avoir du temps pour réfléchir, pour contempler, pour admirer, hors du stress habituel.

Les rédacteurs de l’Ancien Testament avaient bien compris la nécessité d’un temps de repos après le travail : Dieu lui-même s’attribue ce repos (Gn 2,2), puis il ordonne à l’homme de faire de même (Ex 20,9-11). Le retour annuel des vacances est une occasion d’arrêter toute activité pour un temps de repos et de contemplation.

Si le mot « vacance » évoque le vide, l’absence… de travail, le mot « travail » est étymologiquement une forme de souffrance, voire de torture (tripalium). Mais, de nos jours, le terme est ambigu : le travail est pour certains (chercheurs, avocats…) une activité intéressante et valorisante alors qu’il est pour d’autres une obligation désagréable à laquelle ils doivent se plier pour gagner leur vie. Pour les seconds, l’arrivée des vacances est un soulagement beaucoup plus attendu que pour les premiers. Cette ambiguïté est largement utilisée par les politiques : souhaitons-nous réellement tous « travailler plus pour gagner plus » ?

Les vacances sont aussi un temps pour les voyages agréables et enrichissants, et le tourisme est devenu un secteur important de l’économie. Mais le tourisme débridé est une source croissante de pression sur l’environnement et les ressources naturelles ; il a déjà dégradé de nombreux écosystèmes (comme les récifs coralliens). Pour les pays du Sud la « monoculture » touristique peut être catastrophique, faisant disparaître les ressources traditionnelles, créant une dépendance angoissante, sans que les revenus du tourisme puissent être réinvestis sur place (nécessité d’importation de biens coûteux, dans le domaine alimentaire, par exemple).

Bernard Reymond a longtemps été professeur de théologie pratique à Lausanne. Il a écrit de nombreux ouvrages, et le premier d’entre eux, dans les années 1970, était précisément consacré aux vacances. Il nous propose dans les pages suivantes une réflexion personnelle sur ce sujet qu’il étudie depuis longtemps, sans toutefois, en quelques pages, en aborder tous les aspects !

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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