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Sortir de sa mère et La Chair des tristes culs de Pierre Notte

  Auteur et metteur en scène, compositeur et interprète, son univers posé sur le plateau comme une boite à malice, Pierre Notte propose pour ouvrir 2013 une nouvelle version, plus grave et mélancolique peut-être, de Sortir de sa mère, pièce créée durant le Festival Off d’Avignon 2011. Parcours faussement léger et vraiment initiatique de deux jeunesses hésitantes entre l’ombre du père et la maladie de la mère, au-delà de l’humour acide et des dénouements de conte de fées, Sortir de sa mère poursuit la quête de l’auteur de Et l’enfant sur le loup : comment délivrer l’enfance recluse dans la souffrance des parents d’un choix moins vain que celui de reconduire les aliénations des adultes ? Avec l’auteur et metteur en scène au piano, sous un ciel obstinément noir, les interprètes composent un quatuor d’astres vulnérables comme des âmes effarouchées.

 

  Les mêmes se retrouvent toujours en chansons mais en couleur cette fois dans La Chair des tristes culs, drame espiègle sur l’art de rater son suicide, sur les équations des renoncements à l’amour et sur la poétique des crêpes Suzette quand la pâte se garnit de lamelles de fesses. Horrifique histoire anthropophage où l’ogre invisible qu’est le consommateur insatiable conduit des esprits un peu affolants et globalement désespérés à concevoir un menu de chair, celle de Brice Hillairet – troublant de candeur céleste , concocté par Chloé Olivères – superbe dans son obstination à désapprendre à aimer. Les escortant de sa présence solaire, Tiphaine Gentilleau, fantôme éternellement estival, suspend au destin du couple son indiscrétion de revenant déraisonnable. Habillée d’abandon savant et chamarré par Colombe Lauriot-Prévost, périmètrée par la scénographie des étudiants de l’Institut supérieur des arts appliqués, portée par les compositions musicales délurées de Pierre Notte, La Chair des tristes culs est une manne tirée de la cuisine des anges, une saveur connue et innommée, une fricassée de nos peurs et de notre raison chancelante, de nos joies fantasques, qui ressemble au goût de la vie, vécue plus ou moins comme on peut, mais ensemble.

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À propos Thierry Jopeck

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