Nous avons connu ce qu’est la grâce en la personne de Solange Mazel qui est morte le 17 mars dernier. Solange était la grâce d’une présence, de ce sourire qui témoignait d’une intense attention à l’autre et qui établissait d’emblée une relation chaleureuse, une véritable communion. Solange était la grâce qui fait de chacun un hôte. Christian Mazel fut d’abord l’hôte de la table de son père, pasteur à Marseille pendant la guerre, avant de devenir l’hôte de son existence au cours des soixante-huit années de vie commune qui allaient suivre. Solange était cette grâce qui agit dans un esprit de service qui se manifesta tout au long du ministère pastoral de Christian : bien entendu lorsqu’ils partirent avec leurs quatre filles aux États-Unis à une période où l’engagement de Martin-Luther King devait devenir décisif, mais aussi au Chambon-sur-Lignon puis à Paris, à l’Oratoire du Louvre qui a occupé une place si importante dans leur vie.
Au terme du ministère de Christian, s’installer dans le Luberon n’eut rien d’une retraite. Non seulement ils continuèrent à voyager, mais ils furent les artisans d’une importante correspondance internationale. Solange fut la cheville ouvrière qui oeuvra inlassablement à la publication de notre journal Évangile et liberté, appelant et rappelant les auteurs, saisissant les textes. Jusqu’en février dernier, elle continua à épauler son mari dans l’organisation des études bibliques oecuméniques qui se tenaient à Apt, entre autres engagements.
Lors du culte d’action de grâces qui eut lieu à Avignon le vingt-trois mars, le pasteur Andreas Seyboldt a évoqué son esprit curieux, son énorme soif de vivre, son souci des autres qui l’emportait largement sur la préoccupation qu’elle pouvait avoir d’elle-même, soulignant par là qu’elle exprimait sa grâce particulière par un amour éclatant d’enthousiasme.
À toi, Christian, à vos filles, petits-enfants et arrièrepetits- enfants, nous exprimons notre profonde affection.
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