Rythme de parution mensuel,

délais rédactionnels relativement longs (cet éditorial a dû être écrit avant mai), nous ne pouvons pas coller à l’actualité au jour le jour. C’est notre chance : nous sommes toujours en situation de devoir prendre du recul, réfléchir à deux fois sur ce que nous allons écrire, bien soupeser l’opportunité des articles que nous publions. Non que notre rédacteur en chef ne soit jamais à la bourre quand le moment est là d’envoyer les textes à l’impression. Mais en un siècle où l’on vit de plus en plus au rythme des SMS, des appels sur portable et autres modes de communication immédiate, nous avons le privilège de pouvoir prendre le temps de la réflexion et inviter nos lecteurs à en profiter à leur tour.

  Alexandre Vinet disait à ses étudiants en théologie que « le christianisme est une religion de la pensée ». Il les enjoignait ainsi de ne pas se contenter, dans leurs futures prédications, d’effets de manche et d’appels à une sentimentalité de surface pour pallier l’insuffisance de leur préparation, mais de bien réfléchir à ce qu’ils allaient dire, car la foi chrétienne, avec ses doutes, demande chaque fois que c’est possible à être sérieusement et solidement pensée.

  Il en est de même pour notre mensuel : chaque fois que c’est possible, nous aimerions offrir à nos lecteurs des occasions de réfléchir, ne fût-ce le temps que de trois ou quatre articles. Lire Évangile et liberté, ce devrait être comme se réserver dans la trame trop serrée des soucis quotidiens un espace de liberté – un espace où puissent germer des graines d’Évangile lourdes d’une pensée aidant à mieux vivre et à mieux agir. Quelle gageure ! Mais elle en vaut la peine

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