À l’époque où Picasso, athée notoire, peint cette crucifixion, il traverse une période d’angoisse et de doutes. Ce tableau est resté dans la collection personnelle du peintre jusqu’à sa mort. Gilles Castelnau le relie au sens de Pâques.
Cette « crucifixion » de Picasso montre toute la souffrance humaine, toute l’angoisse du monde aux prises avec les terrifiantes forces de la méchanceté et de la destruction. Les hommes déchirés, blessés, défigurés, écartelés. Les couleurs sont vives comme la douleur, comme les cris. Elles sont tristes comme le désespoir et comme la mort. La mort du Christ symbolise et résume toutes les épouvantes que les hommes peuvent être conduits à traverser. Le Christ, dont Picasso a esquissé la croix, en blanc, est placé au centre de son horrible tableau.
L’oeuvre renforce les contrastes violents entre les couleurs et les formes. Elle témoigne aussi de la révolte, de la véhémence de la vie qui jaillit et se débat contre la mort. Pâques est le symbole de cette force de vie, de cette puissance de transformation créatrice. Le triomphe du Christ contre la mort symbolise et résume toutes les victoires, toutes les énergies dont les hommes vivent, qui leur permettent de se libérer, de s’émanciper, de se transcender.
Comprendre Pâques, c’est ressentir en soi cette possibilité du jaillissement de la vie qui nous permet d’espérer que nous ne sommes pas condamnés à l’échec, à la laideur, au mal. Pâques est une force de renouveau, un élan intérieur, un Esprit de courage qui est en nous, qui n’est pas sans nous, mais qui est plus que nous !
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