Voyez ces libéraux ! À force de critiquer, ils ne croient plus en rien ! Leur Dieu ? Une chimère, un vague concept : autant s’avouer athée ! À trop vouloir penser la foi, ils la vident de toute émotion. Leur Dieu ? Il est mort ! Et pourtant… Au cours de son histoire, la théologie libérale a bien souvent démenti ces oppositions faciles, celles entre raison et prière, critique et émotion, réflexion et confession. Car c’est bien d’aimer Dieu beaucoup, qui permet de le croire présent là où il est si souvent nié et refusé, et de lutter ainsi contre l’obscurantisme et l’esprit sectaire. Il faut aimer Dieu partout, pour confesser sa présence dans toutes les philosophies et les religions de l’humanité, celles qui oeuvrent à préserver la grandeur de Dieu et de l’humanité. Il faut désirer Dieu ardemment, pour le reconnaître à travers l’action solidaire, dans le génie créateur, ou dans la simplicité de la vie quotidienne. Il faut croire profondément en la souveraineté de Dieu, croire que Dieu est toujours au-delà de Dieu, pour démasquer les idoles théologiques (l’omnipotence divine, la trinité, le Dieu-Jésus, etc.) et assumer alors la relativité de nos confessions de foi pour en inventer de nouvelles, de plus justes, de plus vraies. Il faut prier Dieu patiemment, pour se laisser saisir par sa présence mobilisatrice, celle qui fait de la foi une aventure humaine où s’invitent la recherche, le doute, et le questionnement. Il faut bien toute la confiance de Dieu, celle que son salut, sa libération, nous offrent, pour garder confiance en soi ; s’affranchir ainsi de nos credo sans vie et de nos rites sans âme pour vivre un christianisme de la liberté. Il faut bien continuer d’espérer en Dieu, malgré tout, pour continuer d’espérer en l’homme, malgré tout. Oui, être libéral, c’est aussi être « piétiste ».
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