Ambroise Monod, fils de Théodore, tête de file du Mouvement Récup’Art qu’il a lui même initié, nous livre ici des oeuvres superbes ! À partir d’objets répudiés, de matières abandonnées, des rejets de la société d’abondance, comme le rappelle le manifeste du Récup’Art, Monod construit des objets qui aiguisent l’imaginaire et émeuvent par leur simplicité, leur beauté formelle, leur drôlerie parfois. Il ne s’agit pas tant de faire du beau avec du laid et de transformer la boue en or, comme se plaisait à le penser Baudelaire, mais de dire le beau avec le moche et de sauver celui-ci de son destin d’ordure. Cet art qui naît dans une poubelle se défait de toute prétention à rejoindre les canons esthétiques du bon goût. Un capuchon de stylo bille, une barre de fer, une boîte de conserve, et voilà qu’apparaît un oiseau qui s’élance et, avec lui, « le rappel, écrit Monod, que la liberté est de l’ordre de l’échappée ». Ce livre magnifiquement illustré est préfacé par Jacques Villeglé dont on apprécie tant le travail d’affiches la cérées ( couverture d’Évangile et liberté, no 209). Les pages s’agrémentent aussi de nombreuses citations de Monod, telle celle-ci : « Retrouver dans la décharge le chaos originel. »
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