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La diffusion des savoirs

La parole, l’écrit, l’imprimerie, Internet… l’homme a besoin de communiquer pour exister. Si Homo sapiens est apparu il y a plusieurs centaines de milliers d’années, et que la parole a dû apparaitre il y a sans doute cent mille ans, l’écriture n’existe que depuis un peu plus de cinq mille ans. Cette invention mésopotamienne a fait passer l’humanité de la préhistoire à l’histoire.

  Les premiers systèmes d’écriture ne transcrivent pas les sons de la langue mais présentent des signes-images ou pictogrammes. Peu à peu, les Sumériens ont découvert la valeur phonétique. L’écriture fut révolutionnée par l’invention de l’alphabet : un signe pour un son. Inventé il y a 3 000 ans, l’alphabet phénicien serait l’ancêtre de tous les alphabets du monde.

  Si l’écriture naît du besoin de fixer des messages de façon durable, les textes doivent se transmettre, voyager. Bien avant Gutenberg, plusieurs techniques se succédèrent. Les Assyriens écrivaient sur des tablettes d’argile, les Égyptiens sur des rouleaux de papyrus et les Chinois sur des livres de bois et de soie. Les Romains adoptèrent le codex, livre qui assemble plusieurs parchemins.

  Pour transmettre les savoirs accumulés par écrit il y a deux moyens : faire venir les lecteurs ou faire voyager les écrits. La plus célèbre bibliothèque antique, celle d’Alexandrie, en Égypte, créée au IIIe siècle av. J.-C. et détruite dans un incendie, est estimée à plus de 400 000 volumes. Pourtant, dans les bibliothèques, le nombre de lecteurs est limité ; les hommes ont donc cherché à multiplier les exemplaires pour les diffuser.

  C’est à la fin du VIIe siècle que sont apparus, en Chine, les premiers écrits obtenus, sur papier, par le transfert d’encre répartie sur une planche gravée. On attribue à Pi Cheng l’invention de l’imprimerie vers 1040. Si Gutenberg ne peut pas historiquement être considéré comme l’inventeur de l’imprimerie, il a eu le mérite d’avoir fait la synthèse, vers 1440, de plusieurs techniques : l’utilisation d’un alliage métallique pour la fabrication de caractères mobiles, de l’encre grasse pour l’impression recto-verso du papier et de la presse à vis. Ce fut la naissance de l’industrie de la communication.

  Au moment de l’apparition d’Internet, dans les années 1990, certains ont fait le parallèle avec l’invention de l’imprimerie. La radio, la télévision avaient déjà permis la communication mondiale instantanée. Internet a rendu chaque humain actif, chercheur du savoir, à la manière du lecteur de bibliothèque mais avec un choix démultiplié. Luther et Calvin ont bénéficié de l’imprimerie pour diffuser leurs idées ; nous devons, nous aujourd’hui, utiliser intelligemment Internet.

  Vincens Hubac, bien connu de nos lecteurs, nous fait réfléchir sur ce que le protestantisme doit à l’imprimerie. Le texte que nous publions est la retranscription d’une conférence, on y retrouvera donc un style oral.

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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