Croire avec Freud

  Freud aurait-il aboli une fois pour toute l’importance de la foi pour l’humain ? Ils furent nombreux ceux qui, subjugués par l’immense découverte de l’inconscient, ont adhéré en disciples à la totalité des propos du créateur de la psychanalyse. D’autant plus que cette démarche légitimait, pour ceux qui confondaient foi et religion, une opposition à l’Église catholique qui, elle, transformait sa peur envers cette nouvelle science en menace d’anathème (cf. Agnès Desmazières, L’inconscient au paradis, Payot, 2011). Mais peu à peu certains ont osé nuancer l’apport du maître viennois, ne plus confondre diktat ecclésial et quête de Dieu. Emmanuel Schwab entend aller au-delà des positions freudiennes sur la place de Dieu ; il le fait en investiguant dans l’histoire personnelle de Freud ce qui a pu le mener à affirmer certains propos ; le plus célèbre est l’explication de la place de Dieu donnée par l’homme afin de se dégager de la culpabilité du meurtre du père perpétré par les fils pour en finir avec sa domination. L’auteur trouve dans la vie même de Freud et dans la relation avec son père de quoi poursuivre nos interrogations. Par son double cursus, en psychologie et en théologie protestante, Emmanuel Schwab, longtemps responsable en Suisse de l’Association Internationale d’Études Médico-Psychologiques et Religieuses (www. aiempr.org), appartient à la génération qui n’oppose plus Freud et croyance mais encourage chacun à la connaissance de son inconscient pour mieux comprendre l’évolution de sa foi.

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