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Casimir et Caroline d’Ödön von Horváth

Avec Le Belvédère, Légendes de la forêt viennoise, et Figaro divorce, pièce entrée au répertoire de la Comédie-Française en 2008, dans une mise en scène de Jacques Lassalle, Casimir et Caroline est l’œuvre d’Horvárth que l’air du temps et celui de la crise paraissent avoir définitivement adoptée. Présentée dans une autre production cet été au Festival d’Avignon, la revoici dans une mise en scène créée la saison dernière par Emmanuel Demarcy-Mota, le jeune et encore tout neuf directeur du Théâtre de la Ville, et reprise en ce début 2010. Histoire d’amour qui tourne mal sous les lumières des manèges, rythmée par les chansons et les rixes de la fête de la bière, couverte par l’ombre des grands Zeppelins qui survolent Munich, empli de nantis, quand au sol demeure le peuple des offensés et des opprimés. Ainsi, de manèges en pintes de houblon, l’amour de Caroline pour Casimir se dissout-il à l’épreuve du chômage, lanterne sordide accrochée aux lampions des forains, alors que retentissent les rengaines populaires allemandes. Les deux amoureux se reflètent dans toute une faune de jeunes gens de ce début des années 30, égarés, victimes déjà broyées par le pire, acteurs encore innocents du plus grand des drames qui se prépare. Emmanuel Demarcy-Mota entoure le couple disloqué de Casimir et Caroline d’une troupe de silhouettes dont la jeunesse rime avec le crime et le malheur. C’est la grande roue de l’Histoire faisant tourner dans un ciel d’orage ses petites nacelles occupées par des vies de rien, des gars et des filles sans avenir qu’elle va rendre à la terre, la tête à l’envers, le cœur oublié, le désespoir en ligne de mire. Cela sent la foire et résonne de chansons tristes, l’odeur du sang se confond à celle des barbes à papa. Sylvie Testud, l’interprète de Caroline, aiguisée et fébrile, herbe folle que Casimir participera à faucher, donne le ton de ce spectacle, d’une brutalité farouche dans la nuit trop tôt tombée.

Casimir et Caroline, d’Ödön von Horváth, mise en scène de Emmanuel Demarcy-Mota, avec Sylvie Testud, Hugues Quester, Thomas Durand. En tournée en France : 28/29  janvier, Scène nationale de Sète ;3/4 5 février au TNBA de Bordeaux ; 9/10  février Scène nationale de Bonlieu, Annecy ; 26/27 février à Martigues, Théâtre des Salins ; 3/4 mars à Valence, Comédie de Valence ;11/12/13 mars à Cergy Pontoise, L’Apostrophe ; du 17 au 27 mars à Lyon, Théâtre des Célestins ; 31 mars/1er avril, à Amiens, Maison de la culture ; 7/8/9 avril à Clermont-Ferrand, Comédie. 

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À propos Thierry Jopeck

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