Il ne faudrait pas se méprendre, Pierre Joxe n’a pas écrit ce livre pour soulager sa conscience. Avec un style direct et concis, ce grand serviteur de la République, par ailleurs proche des idées d’Évangile et liberté, expose plusieurs cas de conscience qui se sont posés à lui, de la guerre d’Algérie au Conseil constitutionnel. Il assume ses décisions mais n’évite pas les questions qui se posent nécessairement quand l’exercice des responsabilités bouscule ses convictions. En trois parties (jeunesse, faiblesse, sagesse), nous traversons plus d’un demi-siècle au cours duquel Pierre Joxe a toujours servi l’intérêt général, mais de plusieurs manières : en tant que soldat, puis magistrat, élu politique, enfin membre du Conseil constitutionnel. On retient bien sûr les pages sur le Conseil constitutionnel parce que Pierre Joxe vient de le quitter. C’est assez heureux que celui-ci profite de sa liberté de parole pour soutenir la réforme de « l’opinion différente », consistant à rendre publics les arguments de la minorité au sein du Conseil. Pierre Joxe annonce peut-être, on l’espère, des réformes de nos institutions pour plus de transparence.
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