Pour ceux qui échappent à la drogue, comme pour ceux qui sortent de prison, la réinsertion dans la société est une étape fondamentale qui détermine largement l’avenir. L’association Bethel propose une formation en artisanat d’art qui aide à réinsérer d’anciens toxicomanes.
Chacun sait qu’être dépendant d’une drogue ou de l’alcool (qui est en fait une drogue dure) est un véritable calvaire pour le consommateur, mais aussi pour tout son environnement. La consommation de drogue est mortifère et destructrice. La lutte contre ce fléau mérite toute notre attention à quelque niveau que ce soit. L’association Bethel (« Maison de Dieu », en hébreu), créée en 1976 par le Pasteur Alain Benoit et son épouse, participe à ce combat.
C’est à Boissy-l’Aillerie que se trouve Bethel, dans une banlieue de Paris assez dégagée et verdoyante, près de Cergy-Pontoise. La demeure est agréable dans un style de maison de maître aux pierres apparentes. Quinze chambres individuelles sont à la disposition des résidents, ainsi qu’un atelier. L’atelier est bien sûr vaste, bien éclairé, conçu pour un travail de qualité. C’est dans cet ensemble que sont accueillis les toxicomanes et malades alcooliques.
L’association prend en charge l’hébergement et la formation de ceux qui demandent à être accueillis : il faut être majeur, de sexe masculin et avoir suivi une cure de désintoxication.
La formation est essentielle. Elle repose d’une part sur l’accueil. Un contrat moral stipule que violence et drogue sont exclues, et une participation à la vie collective est nécessaire d’autant plus qu’elle est accompagnée de valeurs morales et spirituelles. Ce sont des valeurs humaines que Bethel propose de partager avec les résidents, et c’est bien là un des secrets de la réussite de Bethel.
D’autre part, la formation repose sur une activité artisanale de qualité qui nécessite, outre des qualités techniques et artistiques, des connaissances minimales dans les domaines artistiques et historiques : l’ébénisterie d’art et la tapisserie d’ameublement. La formation dure deux ans et permet de quitter Bethel avec un métier dans lequel il existe des débouchés intéressants : artisan restaurateur de meubles, antiquaire, brocanteur. Certains s’installent à leur compte et Bethel signale l’un d’eux installé à son compte au Canada !
L’artisanat d’art permet la créativité, l’amour du travail bien fait, le sens de l’esthétique. Il permet aussi de créer un lien avec les collègues de l’équipe, avec les clients vendeurs ou acheteurs…
Les ateliers comptent une douzaine d’adultes (18-45 ans). Il y a aujourd’hui 8 résidents auxquels il faut ajouter ceux qui sont en attente d’être intégrés. Pour préserver l’intimité de chacun, l’accompagnement ne se fait pas au cours de groupe de parole mais lors d’entretiens individuels avec les équipes d’accompagnants. Bethel est ainsi une structure adaptée au problème de la toxi-comanie et obtient des résultats très encourageants puisque plus de 30 % des membres suivent le cursus de reconstruction d’eux-mêmes pendant les deux ans du programme.
Ainsi « Bethel » est une association reconnue d’utilité publique mais ne reçoit pas de subvention de l’État. Bethel vit des dons qu’on lui fait individuellement. L’association est, entre autres, reconnue organisme de formation habilité à percevoir la taxe d’apprentissage. Mais ce sont aussi les ventes sur place des meubles, fruit du travail des résidents, qui permettent de faire vivre les résidents et de les rencontrer : cette année elles auront lieu les 2 et 3 avril, et début novembre.
Association Bethel 12 bis rue Macaigne Fortier, 95650 Boissy-l’Aillerie Tel : 01 34 66 98 80 Email : assbethel@gbusiness.fr Site : http://www.association-bethel.org
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