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6. Nous reviendrons, nous serons consolés

Mais toi Seigneur,

Tu es roi pour toujours,

Ton pouvoir royal dure de génération en génération.

Est-ce possible que tu nous oublies pour toujours ?

Que tu nous abandonnes pour toute la vie ?

Fais-nous revenir vers toi, Seigneur, et nous reviendrons vraiment.

Renouvelle notre vie,

Rends-la semblable à celle d’autrefois.

                                                            Lm 5, 19-21

L‘histoire d’Israël l’a montré : il existe un avenir au bout du malheur et de la plainte. Mais l’excès du mal rend-il possible une véritable consolation ? Certaines plaies semblent inguérissables, et la mémoire menace toujours d’envahir le présent et d’assombrir l’avenir. Pour être vraiment consolé, l’être humain exige autre chose que la durée, l’oubli et l’illusion. Il lui faut une perspective telle que le temps et l’histoire s’y trouvent transfigurés? C’est ce qu’offre la parole des prohètes bibliques, c’est ce que symbolise la résurrection du Christ. L’une comme l’autre répondent à la soif humaine fondamentale, qui est l’amour consolateur. Un amour tel que, selon la parole du Cantique des Cantiques, « il est fort comme la mort. » Mais pour développer cette force victorieuse, l’amour ne peut seulement être reçu, il faut aussi être vécu, être donné. Pour connaître que l’amour est fort comme la mort, il n’y a pas d’autre moyen que d’en faire l’expérience : aimer, se donner dans l’amour.

« L’acte de l’amour même, écrit un penseur, est encore aveugle, il ne sait pas ce qu’il fait, et il ne doit pas le savoir ; il est plus rapide que le savoir ; il fait la chose la plus proche, et ce qu’il fait, il pense que c’est la chose la plus proche. » C’est ainsi qu’il brise le pouvoir de la mort. Car à l’instant où il s’accomplit, plus rapide que le savoir, l’acte d’amour bouleverse l’ordre du temps. Cependant, il ne peut être pleinement consolateur sans la résonance de la conscience. Ce sont la pensée, les mots qui donnent cette résonance. C’est la prière qui éveille et illumine cette conscience. « La prière, écrit encore notre penseur, n’est pas aveugle, elle place l’instant et l’acte qui vient d’être réalisé en cet instant, ainsi que la volonté qui vient de se décider, dans la lumière de l’amour divin. » C’est ainsi, par la prière, que l’acte d’amour devient un acte d’amour conscient.

Cet acte qui un instant porte le monde au-dessus de l’abîme.

Merveilleusement sauvé. Merveilleusement vivant.

C’est pourquoi l’homme confiant en son Dieu peut lui dire : « Fais-nous revenir vers toi, t nous reviendrons vraiment ! » Car il sait qu’il est déjà revenu, déjà accueilli.  

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À propos Florence Taubmann

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