Dans tout ce qu’on a dit et écrit de Mandela au moment de sa mort, il n’a été que très peu question de ses attaches avec le protestantisme et plus particulièrement avec le méthodisme. Mandela a fait ses études primaires et secondaires dans des écoles méthodistes ; il y a reçu la formation qui lui a permis d’entrer à l’Université. Durant sa longue captivité à Robben Island, il a été visité régulièrement par un pasteur méthodiste, Peter Storey, aumônier de prison, avec qui il a noué un lien très fort. Devenu président, il a chargé P. Storey de constituer la commission « Vérité et réconciliation en Afrique du Sud ». En 1998, il a pris la parole lors de la 8e assemblée du Conseil Œcuménique à Harare au Zimbabwe ; en novembre 2006, il a rendu visite avec sa femme (elle aussi méthodiste) au « Conseil Méthodiste Uni » à Maputo (Mozambique). On peut penser que le méthodisme a inspiré, en grande partie, l’œuvre de réconciliation réalisée par Mandela.
On n’a pas beaucoup parlé de F. de Klerk, le dernier président blanc d’Afrique du Sud, qui a fait preuve de beaucoup de courage et a joué, conjointement avec Mandela (même s’il n’en a ni la stature ni le charisme) un rôle essentiel. De Klerk, un homme honnête et droit, descendant de huguenots, fait partie de l’Église Réformée néerlandaise. Entre parenthèses, je note que beaucoup de français ignorent que Desmond Tutu, dont il a été furtivement question est anglican et non catholique. Je n’attribue nullement ces silences et ces équivoques à une quelconque malveillance ; à mon sens, elles traduisent seulement l’ignorance profonde du monde protestant chez les journalistes français.
André Gounelle
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