Treize personnes étaient réunies autour du thème de la fin de vie, thème retenu par Hans, l’animateur du mois, à partir de deux articles de la revue : « Code bleu » du numéro 273 et le cahier central sur la fin de vie du numéro 268.
Hans introduit la discussion en témoignant de son expérience d’accompagnement de personnes âgées et seules dans le cadre deux associations laïques. Il dit préférer les visites à domicile aux visites en institutions. Deux autres accompagnants bénévoles, membres d’autres associations, témoignent après lui. Tous trois ont reçu une formation et bénéficient d’une supervision ; tous trois disent recevoir plus qu’ils n’apportent lors des visites et centrent leur action sur l’écoute. Mais alors que Hans travaille sans relation avec le personnel soignant, les deux autres personnes forment une vraie équipe avec les soignants et psychologues.
Hans souligne l’originalité de la relation visiteur bénévole / patient par rapport à la relation famille / patient : la première part de zéro contrairement à la seconde, elle donne une certaine liberté d’expression au patient. Plusieurs personnes insistent sur la fréquence du déni de l’approche de la mort par les familles et du mensonge dont est souvent entouré le mourant qui, pourtant sait le plus souvent qu’il va mourir et le dit parfois au bénévole.
La demande d’euthanasie est alors abordée devant le « naufrage » que sont certaines fins de vie. Quelle qualité de vie reste-t-il à des personnes dépendantes dans certaines maisons de retraite ? Quel sens ont ces vies ? Où est la dignité humaine ? On donne lecture de quelques extraits de la résolution finale du synode national de Lyon à propos de la vie non sacralisée par le protestantisme et des ambigüités du mot « dignité ». Quelqu’un ayant argué qu’il n’appartient pas aux soignants de régler les problèmes de société, on fait la distinction entre euthanasie et suicide assisté.
On évoque encore les activités parfois infantilisantes proposées dans les maisons de retraite et on pense qu’elles servent plus à la tranquillité d’esprit des familles qu’au respect des résidents. On parle aussi de ces patients qui refusent les visites car elles créent, à leurs yeux, le sentiment humiliant d’être débiteurs.
Tous les présents ont estimé que les mots clés de la réunion avaient été « respect » et « écoute » et ont été frappées que ces valeurs aient justement présidé à la rencontre qui s’est déroulée dans un esprit de grande liberté.
Ce compte rendu est loin de rendre toute la richesse des échanges. Il ne veut être que la trace de ces moments très intenses.
C.R. établi par Sylvie Queval
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