Un beau travail, une admirable synthèse-présentation, tout à la fois des conceptions de l’après-mort dans les religions antiques ; et surtout dans le christianisme : résurrection du Christ et résurrection des chrétiens selon les épîtres de Paul et selon les évangiles ; leur prise en compte par les exégètes et les théologiens d’aujourd’hui, exposés avec grande clarté en quelques cent quatre-vingt pages petit format, résumant des années de recherche et de réflexion. Résultat : un excellent dossier pour qui veut approfondir sa connaissance de l’Evangile et mettre à l’œuvre sa liberté d’esprit.
On appréciera particulièrement le chapitre 2 : un christianisme sans résurrection. Henri Persoz a eu la bonne idée de rapprocher trois grands textes essentiels pour notre sujet : « La Source des Paroles » (de Jésus) telle qu’elle a pu être reconstituée par des exégètes contemporains (F. Amsler, J.M. Babut) ; l’évangile de Thomas découvert en 1945 ; la Didaché redécouvert en 1875. « Tout ceci nous montre qu’au début de la formation du christianisme, et pour certains milieux, le souvenir de Jésus qu’il était important de conserver était celui de son enseignement, de son message de sagesse, et non celui de sa mort dramatique et de sa résurrection ». Sans doute ferions-nous bien de prendre davantage en compte ce constat.
Le chapitre 3 donne la parole à l’apôtre Paul, estimé avoir évolué sur la résurrection des morts, comme le démontre François Vouga (Mais Paul n-a-t-il pas fait une erreur d’aiguillage, en adoptant dès le début le message, le kérygme, des Hellénistes d’Actes 6-8 ?).
L’étude des Evangiles synoptiques et de Jean révèle bien des surprises. De même la conclusion du chap. 6 « Oui, à la résurrection de Jésus, mais pas n‘importe laquelle » et l’épilogue proposent une résurrection inhabituelle. Est-elle pertinente ? On aimerait que le courant primitif ne mentionnant ni Passion, ni Résurrection soit davantage pris en compte dans les conclusions.
Un livre bien utile.
La préface d’André Gounelle retient « l’existence, au tout début, d’un christianisme sans résurrection ».
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En ce lendemain d’élection , quelques réflexions sur l’Hospitalité.. sagesse biblique!
Paul Ricoeur rejette , je crois , l’idée de la mort du Christ comme un rituel de bouc émissaire.
… »Le lien de la mort-survie dans l’autre est noué dans le service pour… associé au don de la vie.. »
Le lien entre service et repas : la Céne joint de mourir (de soi) et le service (de l’autre) dans le partage du repas……
Jésus n’a pas théorisé ce rapport en perspective sacrificielle!
Jésus ,l’Enseigneur de sagesse -et non le Seigneur-nous fait entrevoir que ce Dieu est un Dieu de ‘l’impuissance’ qui nous donne le pouvoir de résister , de continuer, de vivre en face de la …mort.
La sagesse de Jésus rejoint l’appel de l’Innomé à Abram : »Va vers toi , …dans le pays que je te montrerai… » ici et maintenant.
pour découvrir…notre propre étrangeté afin de mieux comprendre et d’accueillir l’Etranger.
Cette sagesse peut nous révéler que « Dieu » est un autre nom pour dire « le plus » , le « surcroit » , »la surprise » que les hommes ont besoin.