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Numéro 218
Avril 2008
( sommaire )

Série : Les Pères de L’Église

Quand les Pères de l’Église nous surprennent et nous questionnent... Jacques-Noël Pérès, professeur de patristique à la faculté de théologie protestante de Paris, partage pour nous ces trésors du patrimoine chrétien.

 

4. Dhuoda,
Manuel pour mon fils

Ne laisse pas, je t’en prie, de fréquenter non seulement les anciens, mais encore les jeunes qui chérissent Dieu et apprennent la sagesse, car c’est dans la fleur de la jeunesse que la vieillesse puise sa force. Quelqu’un dit : « Ce que tu n’as pas amassé dans ta jeunesse, comment le trouveras-tu dans ta vieillesse ? » Demande donc la sagesse au Seigneur et dis : « Ô Dieu, instruis-moi dès ma jeunesse ; et jusqu’en ma vieillesse et mon déclin, ne m’abandonne pas, Père saint. »

Dhuoda (1re moitié du IXe siècle)
Manuel pour mon fils III, 5

On a trop souvent entendu dire que les jeunes sont l’avenir de l’Église, pour que ce soit nécessairement vrai. Tout dépend de la limite que l’on assigne à la jeunesse. Il y a des jeunes qui pensent comme des vieux et des vieux qui se conduisent comme des jeunes. Et moi qui compte maintenant les décennies de mon âge, j’ai la prétention de pouvoir encore être de quelque utilité dans l’Église ! Il est exact, toutefois, que les « anciens » ont été appelés à un ministère singulier parmi les chrétiens et que si l’on voulait traduire en français l’adjectif « presbytéraux » décalqué du grec, qui qualifie les conseillers de nos paroisses, il faudrait le faire en usant même d’un superlatif et dire qu’ils sont recrutés parmi « les plus anciens », voire « les ancêtres ».

En adressant à son fils Guillaume retenu à la cour d’Aix le Manuel qu’elle a rédigé à son intention, Dhuoda, une princesse carolingienne, épouse de Bernard de Septimanie, le fils aîné de saint Guilhem, lui propose un miroir. Comme elle le lui conseille dans la préface, en s’y regardant, il pourra s’examiner et, nettoyant les taches qu’il découvrira sur son visage, en faire ressortir l’éclat. Elle s’y exprime comme une mère à son fils, mais aussi, à nous aujourd’hui, comme une mère spirituelle… Une mère de l’Église ?

Or il me plaît de noter que non sans quelque audace, si Dhuoda recommande certes d’écouter les conseils des anciens, elle n’en néglige pas pour autant ceux des plus jeunes, du moins ceux qui aiment Dieu et s’exercent à la sagesse. Cela leur est donc possible ! Elle s’autorise au demeurant des Écritures, citant le Siracide et un Psaume. C’est que Dhuoda a compris que l’on devient ce que l’on apprend à être, dans le monde comme dans l’Église. Ou, en d’autres termes, que les jeunes sont l’avenir, pour peu qu’ils se forgent un advenir. Alors, pour nous dans nos paroisses ou Églises locales, un jour bientôt, des conseillers jouvenceaux ? Pourquoi pas… feuille

Jacques-Noël Pérès

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