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Numéro 217
Mars 2008

Sommaire & Résumés
( : permet d'aller au corps de l'article)

Éditorial

Pâques, par Laurent Gagnebin

Pâques signifie que le rocher de Sisyphe, celui de l’absurde et de ses fatalités, des résignations, du mal mortifère, est maintenant définitivement défait. L’Évangile raconte cette véritable révolution en convoquant l’univers entier...

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Questionner

Claude Schwab, pasteur et formateur d’enseignants (Vaud, Suisse) propose « dix thèses pour intégrer un enseignement de religion dans l’école publique européenne ». Seraient-elles applicables en France ?

Liberté de croire, nécessité de connaître, par Claude Schwab

1. L’enseignement de religion à l’école publique est non confessionnel, donc incomplet, puisqu’il est « profane » (littéralement devant le seuil du temple).
La religion est un fait de société. À ce titre il n’y a aucune raison que l’école publique l’écarte de son enseignement. Mais, pour respecter la diversité des croyances, l’école publique est elle-même responsable d’un enseignement de religion, qu’elle ne délègue pas à une ou à des communautés religieuses particulières. Ce faisant, elle reconnaît ses limites, car elle ne peut comprendre une religion de l’intérieur. Elle est consciente du point de vue où elle se situe, qui ne participe pas d’une démarche de foi, d’adhésion ou de refus. Son enseignement, nécessaire, se sait insuffisant afin de laisser un espace aux prises de position personnelles ou communautaires... Suite

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Réagir

Lampe de mosquée en céramique d’Iznik (Anatolie, 16e siècle)De nouvelles lois concernant les peines de prison ont été proposées récemment. Gérard Cabane, membre du C.A. de l’ARAPEJ (Association Réflexion Action Prison Et Justice, qui propose un site internet : www.arapej.fr) réagit à cette politique pénale fondée sur une répression renforcée, et dénonce les dangers d’une démocratie d’opinion.

En prison… et après ?, par Gérard Cabane

La ministre de la Justice fait beaucoup parler d’elle. Ce n’est pas sur sa réforme de la carte judiciaire que nous souhaitons réagir, mais plutôt sur les deux nouvelles lois sur les peines planchers et sur la rétention après la peine. Elles représentent, l’une et l’autre, une réponse à l’émotion soulevée par des faits divers, plutôt qu’une réflexion sur la sanction qui préserverait le mieux la réinsertion des délinquants...

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Ces mots qu'on n'aime pas

Réincarnation, par Frédéric Fournier

Deux conceptions de la réincarnation coexistent. La première est orientale. La réincarnation y est considérée comme une malédiction car toute vie est marquée par la souffrance...

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Série : Les Pères de L’ÉgliseLa chapelle de Saint-Éphrem-le-Syrien à Paris, 17, rue des Carmes, à l'endrtoit qui fut, tour à tour, le Collège des Lombards,  et aujourd'hui chapelle des Syriaques

Entre l’agneau et l’Agneau
se tenaient les disciples :
ils ont mangé l’agneau pascal
et l’Agneau véritable.

Les apôtres se tenaient au milieu
entre la figure et la vérité :
ils ont vu finir la figure
et la vérité commencer.

Éphrem le Syrien (ca. 306-373)
Hymnes sur les azymes VI, 1-2

.

3. Éphrem le Syrien, par Jacques-Noël Pérès

Quelle place accorder aujourd’hui à l’Ancien Testament ? S’il garde au demeurant quelque actualité dans la catéchèse, pour autant est-il souvent le fondement de la prédication dominicale ?

La VIe hymne d’Éphrem Sur les azymes met en tension dialectique l’agneau que les apôtres avec le Christ mangent dans la chambre haute, et l’Agneau de Dieu qu’est le Christ...

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(Re) lire

Il existe des contes philosophiques (pensez à Voltaire et aussi à Camus), pourquoi n’y en aurait-il pas en théologie ? John Cobb, un des principaux théologiens du Process, auteur de nombreux ouvrages savants, a écrit en 1990 un récit « christologique » intitulé Doubting Thomas (traduit en français chez Van Dieren sous le titre Thomas pris de doute, 1999).

Douter et chercher, par André Gounelle

Thomas est étudiant en théologie dans une université américaine. Il se destine au pastorat et son Église lui demande de faire dans le cadre de sa formation un stage pastoral, sous la conduite d’une femme fine, intelligente et chaleureuse, chargée d’une aumônerie universitaire. Il admire beaucoup sa directrice de stage, mais ses prédications l’étonnent et le troublent. Elle parle souvent de Jésus, qui visiblement compte beaucoup pour elle, sans jamais mentionner sa divinité. Elle ne la nie pas explicitement, mais ses propos suggèrent qu’elle voit en Jésus un homme en qui Dieu habite et agit, un prophète par lequel il parle plutôt que la deuxième personne de la Trinité et l’incarnation de Dieu...

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Méditer

Un chemin de lumière, par Jacques Juillard

Un homme un jour il y a longtemps
a ouvert un chemin de vie...

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Germaine Richier, Crucifix, 1950. Église du plateau d’Assy. © Photo J. CottinCahier : Art contemporain et christianisme,
par Jérôme Cottin

L’art existe depuis que l’homme existe. Il y a 30 000 ans, dans la grotte Chauvet, des hommes ont dessiné, peint des animaux, des mains, des signes ; abstraction et figuration s’y côtoient. Le sens de ces représentations reste mystérieux, mais la beauté des réalisations force l’admiration.

Il est bien difficile de donner une définition universelle de l’art. Serait-il l’intermédiaire entre la réalité extérieure, objective, permanente, et une réalité intérieure subjective, diverse, instable, changeante ? Si la notion de « beau » artistique a dominé l’histoire de l’art, depuis Platon jusqu’à Hegel, elle a perdu aujourd’hui de sa reconnaissance. L’art cherche néanmoins toujours à utiliser le monde des sens pour pénétrer dans le monde de l’âme. Art et spiritualité sont ainsi très liés.

Au XXe siècle est apparue une rupture fondamentale. L’art a perdu peu à peu de sa fonction représentative, et d’autres critères que le « beau » sont entrés en ligne de compte : la recherche de la vérité derrière l’apparence, la provocation, le rôle de l’inconscient. « L’œuvre d’art naît du renoncement de l’intelligence à raisonner le concret », écrit Albert Camus.

L’art contemporain déconcerte, passionne, contrarie avec ses problèmes, ses angoisses, ses recherches. Captivant l’attention du public et des médias, il s’affirme comme le metteur en scène, en images, en objets d’un monde complexe. Il n’est pas toujours facile de comprendre cet art et de l’accepter.

En mai 2004 le cahier no 177 d’Évangile et liberté traitait du sujet « Art et foi », et plus particulièrement de l’art contemporain. Depuis, nous avons reproduit plusieurs œuvres contemporaines dans notre journal, comme les couvertures des n° 209 et 214, ainsi qu’une réflexion de R. Picon sur Pierre Soulages (n° 196). En effet les motivations de l’art contemporain sont en partie voisines de celles du protestantisme libéral ! Ils sont assez proches par leur revendication d’une liberté de penser et de dire. « La vocation de l’homme à la liberté », « Une critique réformatrice », « Le refus de tout système autoritaire » s’appliquent très bien à l’art contemporain. La primauté de l’art fait le pendant à la primauté de la foi.

Jérôme Cottin est pasteur de l’E.R.F., chargé de mission auprès du Conseil national de l’E.R.F. pour les questions de communication, et enseignant en esthétique à l’Institut catholique de Paris et à la Faculté de théologie protestante de Paris. Il a récemment écrit un livre intitulé : La mystique de l’art. Art et christianisme de 1900 à nos jours (Cerf, 2007). Il développe ici les convergences et les richesses d’un dialogue possible entre l’art contemporain et le christianisme. feuille

Marie-Noële et Jean-Luc Duchêne

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Débattre

Selon un rapport de l’ONU, publié en juin dernier et consacré à la population urbaine, dès cette année, et pour la 1re fois dans notre histoire, un habitant de la planète sur deux vit dans les villes et c’est là que l’essentiel de la dynamique démographique mondiale se tient désormais.

Quand la ville devient le monde :
une chance à saisir
, par Hervé l’Huillier

L’évolution de la population mondiale se traduit d’abord par un nombre élevé de très grandes villes : des dizaines d’agglomérations dépasseront de loin les dix millions d’habitants, même si, depuis quelque temps, la population de très grandes conurbations connaît un reflux. Il y aura surtout un réseau de plus en plus dense de villes moyennes et moyennes-grandes (entre cinq cent mille et deux millions d’habitants) ; la seule Chine par exemple aura bientôt plus de deux cents villes de plus d’un million d’habitants. Et ces villes posent un problème spécifique : elles n’ont généralement pas les structures, les compétences et les moyens de faire face aux problèmes de l’urbanisation très rapide qui caractérise notre époque...

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Dialoguer Alexandre Nevejans

L’Église vieille-catholique est issue d’une scission dans l’Église catholique, dont l’origine remonte au XVIIIe siècle. Olivier Guivarch a interrogé Alexandre Nevejans, 35 ans, agent territorial pour la commune de Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher). Il appartient à cette Église très peu connue.

Une Église méconnue : l’Église vieille-catholique,
Entretien avec Alexandre Nevejans (Propos recueillis par Olivier Guivarch)

Vous vous réclamez du mouvement vieux-catholique, quel est son nom exact ?

On peut dire Église vieille-catholique ou Union d’Utrecht. Cette dernière appellation permet de situer l’origine du mouvement : l’Église d’Utrecht aux Pays-Bas. Dès le XVIIIe siècle cette Église fut appelée catholique romaine du vieux clergé épiscopal, le terme « vieux » évoquant la succession apostolique ininterrompue, après un litige l’opposant au pape et qui a provoqué une rupture avec Rome...

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Vivre

Îles d’Aran, par Bernard Félix

Sans avoir réussi à voir les îles d’Aran au cours de ses nombreux voyages, son grand-père lui avait recommandé ce détour. C’était comme un des regrets de sa vie de n’avoir pu satisfaire sa curiosité. Quand sa petite fille lui avait dit que ses affaires l’amèneraient vers cette extrémité de l’Irlande, il lui avait dit : « Ne rate pas ces îles, elles sont exceptionnelles. »...

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Commenter

Progrès scientifiques, prévisions météo de plus en plus précises : l’homme contemporain peut avoir l’impression d’une certaine maîtrise sur ce qui paraissait autrefois mystérieux et divin. Pourtant en 2008 se pose la même question qu’au temps de l’Ecclésiaste : comment agir ?

Agir : et Dieu dans tout cela ?
(L’Ecclésiaste 11,1-6)
, par Christine Durand-Leis

Les livres bibliques dits « de sagesse » proposent à l’homme des règles de conduite, par de courtes maximes (les Proverbes), ou sous forme d’un traité plus construit comme le livre de Qohéleth (ou Ecclésiaste), connu pour son pessimisme et résumé par son leitmotiv : « Vanité des vanités, tout est vanité ». Cependant au chapitre 11 se profilent quelques versets qui contrastent avec cette tonalité sombre : invitation à une action résolue et même folle dans le paradoxe du verset 1 : « Lance ton pain à la surface des eaux »...

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Lire

Livre : Y a-t-il un salut pour les salauds ?

Livre : De l’avenir du théisme chrétien …

Livre : Le pas de l’autre

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Repenser

Dans cette nouvelle rubrique « Repenser », nous vous proposerons un catéchisme libéral, des repères, des convictions pour repenser un christianisme pertinent aujourd’hui.

L’incarnation, par Louis Pernot

Pour beaucoup, la théorie de l’incarnation, c’est tout simplement que Jésus est Dieu, comme si le Dieu transcendant descendait sur Terre sous la forme de Jésus Christ. Mais depuis les premiers siècles de notre ère, on a vu que les choses étaient bien plus compliquées. Dire, en effet : « Jésus est Dieu » est simple, mais très problématique. Dieu ne porte pas des sandales, Dieu ne peut pas mourir sur une croix, et encore moins se dire à lui-même : « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ». Il y a dans l’Évangile de nombreux passages montrant que Dieu et Jésus ne sont pas la même personne : ainsi la prière de Jésus à Getsémané : « Non pas ma volonté mais la tienne »...

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Nouvelles

Le carnet d'Évangile et liberté :
Pierre Bailleux, Jean Parmentier

Journée parisienne Évangile et liberté :
"La vie éternelle : comment y croire ?"

Rencontre Evangile et Liberté – Union Protestante Libérale :
L’humanité de Jésus

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Courrier des Lecteurs

Évangile & liberté comprend une page entière consacrée au Courrier des lecteurs. Nous voulons ainsi une page vive, animée, publiant librement vos réactions à tel ou tel article.

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Citation

On dit aux protestants libéraux :
« ce que vous croyez ce n’est pas une religion,
c’est une morale ». D’abord, ce n’est pas tout à fait vrai,
et d’autre part, si ça l’était, ce serait déjà pas si mal .

Théodore Monod, Terre et Ciel

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