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Numéro 213
Novembre 2007
( sommaire )

Débattre

À propos de la guérison d’un sourd-muet par Jésus

Oraison pour survivre aux cérémonies religieuses

Oui, il y a des célébrations que j’aime, qui interpellent le cœur et l’esprit, éclairent la foi et affermissent l’espérance, nourrissent la tendresse et portent à vivre selon l’Évangile, qui rapprochent de Dieu – béni soit le ciel.

Mais il y en tant d’autres, hélas...

Seigneur, toi qui as eu pitié du sourd-muet et l’as guéri comme Dieu seul sait le faire, aie pitié de moi qui, n’étant pas affligé des mêmes infirmités, souffre si souvent de n’être pas sourd à l’église et de n’être pas muet quand j’en sors.

Que de fois je suis abattu par ce que j’entends au culte : de plates rengaines, des hymnes grandiloquentes, de sempiternelles pièces d’orgue, des tranches d’Écriture rabâchées, des prières et des sermons qui ne sont qu’impostures à force de n’engager à rien.

N’étant pas aveugle, j’y subis également un spectacle qui me désole : dans un décor vieillot qui suinte l’ennui, la routine se pare d’un cérémonial prétentieux emprunté aux idolâtries de ce monde, se réclamant d’un trône ou d’une chaire d’université.

Et le pire reste à venir quand je sors de là après avoir subi un office qui constitue une multiple offense à ta mémoire, Seigneur, et une offense à quiconque est venu pour la célébrer : je médis, et il arrive que ma déception se mue en emportement...

Que des fidèles demeurent attachés aux offices tels qu’ils sont, en souvenir des émotions de leur enfance ou par une indéfectible conviction, c’est leur droit et je respecte les consolations que le culte leur apporte, mais cela ne change rien à ma peine.

Je ne peux plus me résoudre à endurer indéfiniment ces épreuves qui ont déjà fait fuir tant de croyants, et cependant je ne veux pas renoncer à rejoindre ceux qui continuent à se réunir pour te célébrer avec les pauvres moyens dont nous disposons.

Alors, Seigneur, toi qui as ouvert les oreilles du sourd, les yeux de l’aveugle et la bouche du muet, aie pitié de moi : lorsque le culte menace ma foi, mon espérance et mon désir d’aimer, use de ta toute-puissance pour m’accorder ces miracles en sens inverse...

Mais, Seigneur, n’est-il pas vrai que tu souffres plus que quiconque de tant de choses indignes qui se font en ton nom, les cérémonies religieuses n’en étant que les moindres, et que tu as besoin de chacun de nous pour y remédier ?

Veuille donc nous aider, Seigneur, à vivre ces épreuves en partageant ta propre compassion pour tes fidèles, et stimule en nous les sens que le Créateur nous a donnés pour que nous en usions en vue de façonner avec toi le royaume que tu as annoncé.

Accorde-nous la clairvoyance et le courage nécessaires pour rendre plus habitables les maisons où les croyants se rassemblent en ton nom, en y faisant avec discernement et délicatesse le ménage et en y accueillant à bras ouverts la vie du dehors.

Mais surtout, Seigneur, remplis-nous de générosité et d’audace pour rejoindre les hommes là où tu chemines avec eux hors des sanctuaires, pour partager le pain, le vin et ta parole, rompre nos corps avec le tien pour le monde, et travailler d’arrache-pied avec eux tous à rendre plus habitable cette terre qui est notre seule et commune demeure. feuille

Jean-Marie Kohler

NOTE : Celles et ceux qui désireraient le texte d’une réflexion développée et constructive pour prolonger cette «oraison» peuvent le faire en le demandant à l’auteur dont voici les adresses : jr.kohler@wanadoo.fr ou 8 rue Principale, 68960 Oberdorf (ou sur le site www.recherche-plurielle.net).

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