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Numéro 210
Juin-Juillet 2007
( sommaire )

En Bref

Dans le monde et dans les églises

Pays-Bas, Italie

Voiles, suite…

Aux Pays-Bas, cinq écoles protestantes situées dans une région autour de l’Ijsselmeer, où règne un protestantisme puritain évangélique, interdisent désormais foulards islamiques et symboles religieux. Interrogé par l’agence Reuters, le porte-parole de la Commission néerlandaise pour l’Égalité déclarait : « Lorsqu’on choisit d’aller dans une école protestante, on signe l’engagement d’en respecter la religion et les règles. » Et ces règles n’empêchent manifestement pas les élèves musulmans d’en suivre la scolarité.

En Italie, comme aux Pays-Bas, c’est le ministre de l’Intérieur qui a proposé un code concernant les voiles religieux dans l’espace public. Le voile sur le visage, la burqa, ne sont pas admis, parce qu’ils « empêchent la relation avec les autres et l’identification de la personne ». Une association musulmane italienne qui considère la mesure comme acceptable remarque tout de même : « Nous reconnaissons la culture et la religion de ce pays mais l’islam a beaucoup donné à l’Europe et cela pourrait être rappelé. ».

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Turquie

La haine de l’autre

En avril, trois missionnaires chrétiens de nationalité turque de la maison d’édition évangélique « Zirve » à Malatya (Anatolie) étaient assassinés. Tous trois étaient membres de l’Église protestante Kurtulus qui compte une trentaine de fidèles. Le pasteur Ozbek, président de l’Alliance des Églises protestantes de Turquie, s’est dit extrêmement choqué mais pas surpris, lors d’une intervention, diffusée en direct (!) le lendemain de l’assassinat et reprise par plusieurs chaînes turques de télévision : « Cette horrible brutalité n’est pas une surprise : en Turquie, les partis politiques et les médias dépeignent les missionnaires chrétiens comme des traîtres et des gens qui divisent la nation ; ils dressent le peuple contre eux. »

Ernest Reichert, directeur de l’Action Chrétienne en Orient, rappelait que c’est le troisième acte criminel en 18 mois contre des chrétiens en Turquie, mais « qu’il est important de ne pas rendre la vie des chrétiens de ce pays encore plus difficile ».

Et une correspondante locale de l’association réagissait : « Il existe en Turquie des gens qui posent courageusement les bonnes questions et risquent bien plus que nous ne l’imaginons. [...] Ceux par exemple qui sont allés à l’enterrement des différentes victimes et y ont porté des panneaux disant qu’ils étaient tous arméniens ou tous chrétiens, et affirmant ainsi leur solidarité avec ces minorités. Ils sont musulmans ou juifs ou chrétiens ou agnostiques ou athées, instruits ou peu instruits, riches et pauvres, hommes et femmes, partisans de la tradition ou ouverts au monde. Ils sont ceux qui savent profondément au fond d’eux-mêmes que quelque chose est tout à fait faux en Turquie aujourd’hui et qu’il leur faut se battre pour le redresser. Ils veulent que leurs enfants puissent vivre dans un pays tolérant, en paix avec ses voisins et soi-même. Ils disent non à un nationalisme intolérant et à une religiosité étroite qui se croit obligée d’annihiler “l’autre”. »

« C’est un crime contre la dignité de la personne humaine », a protesté la Conférence des Églises européennes (KEK), relevant « les difficultés croissantes des minorités religieuses en Turquie et exhortant le gouvernement turc à adopter une nouvelle attitude ». L’Alliance réformée mondiale, l’évêque luthérien président de l’Église protestante allemande et d’autres ont réagi à cette violence : « Être témoin de Dieu est incompatible avec l’usage de la violence. »

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Église d’Écosse

Homophobie institutionnelle

Un groupe de pasteurs influents de l’Église réformée d’Écosse vient de publier un rapport sur l’homophobie dans lequel ils dénoncent « l’intolérance coupable vis-à-vis des homosexuels » pratiquée par l’Église d’Écosse presque tout au long de son histoire. Ces pasteurs ont écouté nombre d’homosexuels chrétiens dont deux pasteurs de l’Église d’Écosse engagés avec un partenaire de même sexe dans un « civil partnership », l’équivalent de notre PACS.

Ce rapport destiné à l’Assemblée générale de l’Église d’Écosse s’est gardé de directives sur l’admission de pasteurs homosexuels déclarés et il n’aborde pas la question du mariage homosexuel déjà pratiqué par certains pasteurs... Il semblerait que l’Église d’Écosse décide finalement de laisser aux conseils presbytéraux des paroisses et à leurs pasteurs la liberté de pratiquer ou non ces bénédictions d’unions homosexuelles.

Cette « zone grise » n’est pas du goût des auteurs du rapport qui pressent leur Église d’en finir avec « une conception théologique selon laquelle les homosexuels seraient moins aimés par Dieu que les autres. [...] Les homosexuels doivent pouvoir participer pleinement à la vie de l’Église dans des postes de responsabilité et de service en tant que paroissien, conseiller presbytéral, diacre, pasteur ou modérateur. L’accompagnement pastoral doit être sans discrimination ; par exemple, lors d’un décès, le partenaire doit se voir accorder la dignité de conduire le deuil. C’est un témoignage désastreux que les gens d’Église aient exacerbé la discrimination dont souffraient déjà les homosexuels dans la société. Tous les chrétiens ont à se repentir de ces manquements à l’amour du prochain... »

Claudine Castelnau

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