logo d'Évangile et Liberté

couverture du numéro

Numéro 206
Février 2007

Sommaire & Résumés
( : permet d'aller au corps de l'article)

Éditorial

Chercher la perfection ou la prétendre acquise, par Raphaël Picon

Chercher la perfection ou la prétendre acquise : voilà ce qui mine les Églises et gangrène la foi et l’existence. « Dans sa grâce, Dieu ne nous permet pas de vivre dans l’Église de nos rêves », écrit le théologien Dietrich Bonhoeffer (1906-1945). Oui, rien de plus dangereux que cette quête de perfection qui nous laisse toujours insatisfaits, durs ou amers, et nous fait dériver dans l’irréel. Et quoi de plus dangereux aussi que de penser cette perfection atteignable ? ...

haut

Questionner

Mystérieuse histoire que celle de Caïn et Abel dont les sacrifices ont reçu un accueil différent de Dieu. Ce chapitre IV de la Genèse, très énigmatique, pose bien des questions auxquelles Jacques Peyron essaie de répondre.

Abel et Caïn, par Jacques Peyron

Les trois premiers chapitres de la Genèse racontent la création du monde, celle d’Adam et Ève, leur faute et leur exclusion du Jardin d’Eden. Ils ne contiennent aucune prescription, ni même mention de sacrifice. Les anthropologues relient l’apparition du sacrifice à l’avènement des civilisations d’éleveurs-agriculteurs. Les chasseurs-cueilleurs, qui avaient des rites pour favoriser la chasse, n’auraient pas offert de sacrifices préparés. Offrir un sacrifice suppose que l’on possède quelque chose à quoi on a ajouté de la valeur par son travail, quelque chose dont on se sent quelque peu propriétaire. Le sacrifice est un don intéressé, qui appelle une contrepartie espérée...

haut

Agir

Actuellement présente dans 109 pays, l’Armée du Salut est à la fois une Église, membre de la Fédération protestante de France, et un organisme d’action sociale qui vient en aide aux plus démunis de notre société.

L’Armée du Salut, par Robert Muller

En temps de guerre, l’Armée du Salut fournissait aux militaires un cadre tranquille où ils trouvaient livres, magazines et papier à lettres, des salles de jeux…« Je ne peux voir une souffrance sans me poser deux questions : quelle en est la cause, et que puis-je faire pour y remédier ? ». Cette préoccupation de William Booth, pasteur méthodiste anglais, explique pourquoi le mouvement qu’il a fondé embrasse de par le monde un si large faisceau d’activités. Pour William Booth, l’Évangile est une énergie capable de transformer la vie de tout homme. Révolté par la misère des populations ouvrières en pleine révolution industrielle, il prêche dans la rue, dans des arrière-salles de bistrot ou sous un chapiteau de cirque. Joignant le geste à la parole, il fait ouvrir des abris pour des centaines de miséreux et apporte des réponses concrètes à leurs besoins. Son action se résume en trois mots : « Soupe, savon, salut ». Pour encadrer et mettre à l’œuvre les nouveaux convertis, il structure le mouvement de façon hiérarchique : « l’Armée du Salut » est née...

haut

Ces mots qu'on n'aime pas

Matérialisme, par Henri Persoz

N’est-ce pas le mal du siècle ? Ce culte de l’argent ? Cette recherche permanente des biens de ce monde ? Cet intérêt excessif pour le dernier gadget à la mode ? Et même ce culte du corps et de son bien être ? Sans parler du matérialisme marxiste qui nie les valeurs spirituelles...

haut

Série : les lamentationsProcession de la semaine sainte à Séville. Photo DR

Celui qui nous faisait vivre est maintenant pris dans leurs pièges.
C’était le Messie du Seigneur et nous disions de lui :
« Sous son ombre nous vivrons au milieu des autres peuples. »
Lm 4,20

5. Souffrance du Christ ou absence de Dieu, par Florence Taubmann

En ce Messie brisé, les Pères de l’Église verront le Christ. Et Irénée de Lyon lira dans ce verset une prophétie de la passion : « L’Écriture nous fait savoir que le Christ, tout en étant Esprit de Dieu, devait se faire homme soumis à la souffrance, et manifeste en quelque sorte surprise et étonnement devant ses tourments, de ce qu’il devait supporter ainsi les tourments, lui à l’ombre de qui nous avons dit que nous vivrions...

haut

Billet

« Prenez la porte », par Jean-Marie de Bourqueney

C’est fou le nombre de portes que l’on peut franchir dans une journée. Il y a celles qu’on ferme à clef, celles qu’on laisse entrouvertes, celles qu’on ouvre volontiers. Il y en a même avec des airbags… Sans parler de ce symbole de la porte si souvent utilisé, notamment dans les religions, pour désigner le passage vers un ailleurs… Étrange symbole à vrai dire que cette porte tour à tour « porte ouverte » ou serrure cadenassée derrière laquelle on se replie, à l’abri de ce qui semble être un danger...

haut

Méditer

Fais de nous des tisseurs d’amour, par Jacques Juillard

Père, nous voulons te remettre les hommes et les femmes de la terre
aux liens tranchés, blessés par la violence,
ceux dont la haine ou le remords, la rancune ou l’humiliation
ont déchiré, déchiqueté la vie.
Renoue pour eux les fils de l’espérance,
fais de nous des tisseurs d’amour...

haut

Cahier : Port-Royal et les protestants : des affinités électives

par Richard Cadoux

« L’abbaye de Port Royal des Champs » (vue à vol d’oiseau). Aquarelle, 1700. © Château de Versailles/photo AKG ImagesAu XVIIe siècle, les guerres de religion ont amené les catholiques à une grande ferveur qui fait écho à celle des protestants un siècle plus tôt. Des ordres se créent, des couvents s’ouvrent. Le jésuite Molina avait affirmé en 1583 que l’homme joue un rôle important dans son salut ; mais la liberté qu’il rendait à l’homme contredisait saint Augustin selon lequel l’homme est incapable de faire le bien par lui-même.

Jansenius, dans son ouvrage Augustinus, publié en 1640, développe ces idées augustiniennes que rappelaient déjà les protestants un siècle auparavant : l’homme est profondément corrompu et seul Dieu peut, lors d’une « conversion », changer son cœur de pierre en cœur de chair. Le jansénisme menace l’Église catholique d’une nouvelle dissidence. Les jésuites s’y opposent violemment et parlent de « calvinisme rebouilli ». Port-Royal, couvent de femmes fondé au XIIe siècle, devient un lieu de rencontre de ces « rebelles ».

Blaise Pascal prend la défense des jansénistes et porte le débat devant le grand public. Ce scientifique (à la fois physicien, auteur de travaux importants sur le vide et la pesanteur de l’air, entre autres, et mathématicien, à l’origine du raisonnement par récurrence et du calcul des probabilités) a en effet traversé plusieurs « conversions ». En 1654, il vit une « nuit de feu », expérience mystique intense dans laquelle il a le sentiment de rencontrer Dieu. Peu après, il se retire un temps à Port-Royal. Il se manifeste comme théologien, philosophe et moraliste.

Dans ses « Lettres à un provincial de ses amis » (les célèbres Provinciales publiées sous un pseudonyme, en 1656 et 1657), il attaque la morale des jésuites qu’il estime trop relâchée, et tourne en ridicule certains casuistes. L’opinion publique se rallie à Pascal, avec de nombreux prêtres. Mais après les guerres du XVIe siècle, toute opposition à la doctrine catholique est ressentie comme une menace sociale et politique. Louis XIV (dont le confesseur était jésuite) et Mazarin (qui accusait les jansénistes d’avoir des rapports avec la Fronde) font brûler les Provinciales, déjà mises à l’index par le pape. Après de longues années de persécution, l’abbaye de Port-Royal est rasée en 1711 sur ordre du roi.

L’écrasement du jansénisme pose une nouvelle fois la question de la possibilité d’une démarche réformatrice à l’intérieur de l’Église catholique.

Richard Cadoux est supérieur général de l’Oratoire de France, après avoir été directeur spirituel au Séminaire des Carmes et enseignant à l’Institut catholique de Paris. Il a publié récemment Bérulle et la question de l’homme (Éditions du Cerf, 2005). Il fait ici le parallèle entre la Réforme et le jansénisme en analysant leurs points communs et leurs différences. feuille

Marie-Noële et Jean-Luc Duchêne

Port-Royal et les protestants : des affinités électives, par Richard Cadoux

haut

Vivre

Couple en crise, par Jean-Paul Sauzède

Il était encore rentré à une heure du matin. Inquiète, sa femme, cette fois-ci, l’attendait et l’a aussitôt harcelé de questions. Il n’a pas hésité à lui avouer sa relation extra-conjugale et son désir de rompre le lien conjugal. Il pensait avoir trouvé une raison suffisante pour quitter son couple qui était, après quinze ans de mariage, devenu ennuyeux et triste. Chacun semblait s’être accoutumé à cette vitesse de croisière qui flirtait plus avec la monotonie qu’avec le bonheur. Josiane, elle, est terrassée. Elle prend subitement conscience de l’écart entre ce qu’elle croyait vivre dans son couple et la réalité. Elle se sent subitement démunie, seule, perdue. L’irruption de l’amante met le couple en crise. La crise est souvent liée à une cécité...

haut

Dans le monde et dans les Églises

par Claudine Castelnau

Pakistan : Une Bible œcuménique
Canada : Darwin ou la fermeture
Russie : On défend les traditions
États-Unis : Il l’a fait !

haut

Dialoguer

À l’écoute du Dalaï-Lama interprétant quelques pages des évangiles, Laurent Gagnebin trouve dans son approche une manière très suggestive d’exprimer ses convictions : il s’agit là davantage de questions de méthode, que de questions de doctrines en tant que telles.

Bouddhisme et christianisme : questions de méthode, par Laurent Gagnebin

Méfions-nous de ces interprétations trop occidentales du bouddhisme ; on le comprendra peut-être d’autant mieux que l’on acceptera la part, parfois essentielle, qui nous en échappe. Méfions-nous aussi de ces « bouddhistes » qui se disent tels sans avoir jamais accédé à cette donnée fondamentale de la conversion caractérisant une sagesse qui, pour être véritablement vécue, exige un retournement coûteux et total : dans notre existence, notre esprit, notre pensée, nos conduites. J’ai lu, offert par une amie, le livre intitulé Le Dalaï-Lama parle de Jésus, titre inexact, puisqu’il s’agit là de pages des évangiles que le Dalaï-Lama explique à sa manière sans jamais prétendre qu’il pourrait parler de Jésus lui-même. Et cette manière, elle, est décisive ; elle pose en effet des questions de méthode de la plus haute importance pour un authentique dialogue interreligieux. C’est à elles seules que je veux m’attacher ici ; j’en relève quatre...

haut

Commenter

Le prophète Ézéchiel explique qu’il doit avertir le peuple des dangers que sa conduite lui fait courir… et Jésus fait de même.
Savons-nous écouter aujourd’hui les guetteurs qui sonnent l’alarme ?

Il est temps de sonner l’alarme, par Roger Parmentier

(Ézéchiel 33,1-20 ; Matthieu 5,25-26 ; Luc 17,26-30)
Heureusement, le guetteur est là… Quelle bonne nouvelle nous rapporte Ézéchiel !
Le guetteur a ce qu’il faut pour sonner l’alarme. S’il le fait et que les habitants écoutent, beaucoup seront sauvés. S’il ne le fait pas, c’est lui qui sera responsable du désastre, il devra rendre des comptes. Mais s’il sonne, s’il alarme et que les habitants ne veulent pas l’écouter, ils seront responsables de leur propre désastre...

haut

RésonnerFrancis Bacon, Study for Portrait of Van Gogh III

Dans une série de tableaux peints par Francis Bacon, variations sur un thème de Van Gogh, et à travers la relation qui se crée ainsi entre les deux peintres, Béatrice Hollard-Beau, pasteur à Paris-Plaisance, perçoit la présence de Dieu.

Peindre à la manière de…
Une histoire d’amour évangélique
, par Béatrice Hollard-Beau

Dieu dans une œuvre d’art, non, jamais. Mais Dieu à la source du besoin de créer, peut-être. Francis Bacon eut envie de peindre à la manière de… Francis Bacon qui admire et cherche le portrait de Vincent Van Gogh : Dieu est là. Une admiration, presque obsessionnelle, comme celle qui le relie à Vélasquez, Manet ou Michaux et qui l’inspire jusqu’à peindre à sa manière, son âme contre la sienne, deux âmes liées en une œuvre, une recherche de fusion, des concessions, un respect : Dieu est là...

haut

Lire

Livre : Les Églises protestantes et les Juifs

Livre : L’esprit de l’athéisme

Livre : Avec ou sans Dieu ?

haut

RetrouverLe Mas d’Azil

Plutôt qu’une personnalité, c’est un lieu que Vincens Hubac nous propose de retrouver : le Mas d’Azil, petit village au pied des Pyrénées, dont le passé est riche en histoire protestante.

Le Mas d’Azil, par Vincens Hubac

Le Mas d’Azil est bâti au bord de l’Arize. Cette rivière vient de percer de part en part la barrière calcaire du Plantaurel au pied des Pyrénées. Elle a ainsi creusé une formidable grotte, un tunnel naturel qu’emprunte la route qui mène à Saint-Girons. Le Mas d’Azil est mondialement connu car ici s’est épanouie, il y a plus de dix mille ans, la civilisation azilienne caractérisée par l’industrie microlithique et la peinture sur des galets de la rivière. Mais le Mas d’Azil est aussi connu pour son histoire protestante dont on peut trouver les restes dans des vestiges de ruines ou de noms de lieu...

haut

Nouvelles

Un christianisme libéral pour aujourd’hui
Décès de Madame Christiane Durrlemann-Perrier
Nouveautés
Journées du protestantisme libéral : Secrets - Faut-il cacher ?
Conférences de l'étoile : Où va la France ?
Le carnet d'Évangile & liberté

haut

Courrier des Lecteurs

Évangile & liberté comprend une page entière consacrée au Courrier des lecteurs. Nous voulons ainsi une page vive, animée, publiant librement vos réactions à tel ou tel article.

haut

Citation

La clé de la sagesse,
c’est une interrogation continuelle.
Qui doute est conduit à chercher,
qui cherche saisit la vérité.

Aristote

haut

 

Merci de soutenir Évangile & liberté
en vous abonnant :)


Vous pouvez nous écrire vos remarques,
vos encouragements, vos questions



Accueil

Pour s'abonner

Rédaction

Soumettre un article

Évangile & liberté

Courrier des lecteurs

Ouverture et actualité

Vos questions

Événements

Liens sur le www


Liste des numéros

Index des auteurs

Archives d'É&l

N° Suivant

N° Précédent