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Numéro 206
Février 2007
( sommaire )

Billet

« Prenez la porte »

C’est fou le nombre de portes que l’on peut franchir dans une journée. Il y a celles qu’on ferme à clef, celles qu’on laisse entrouvertes, celles qu’on ouvre volontiers. Il y en a même avec des airbags… Sans parler de ce symbole de la porte si souvent utilisé, notamment dans les religions, pour désigner le passage vers un ailleurs… Étrange symbole à vrai dire que cette porte tour à tour « porte ouverte » ou serrure cadenassée derrière laquelle on se replie, à l’abri de ce qui semble être un danger.

Imaginons un monde sans portes. Ce serait un monde effrayant ! On y serait enfermé derrière des murs infranchissables ou, au contraire, livré aux intempéries sans la moindre protection. La porte est un passage nécessaire. Indispensable même. Elle reflète chacune de nos vies, chacune de nos identités personnelles. Nous avons besoin d’un espace et d’un temps d’intimité. Et nous avons aussi besoin de nous ouvrir aux autres. L’être humain n’est pas un ver solitaire. Il est fondamentalement un être de relation. Mais pas à n’importe quel prix. Il n’est pas comme la fourmi dont la seule identité est liée à sa fonction dans le groupe. La vie d’une fourmi a peu de prix au sein de la fourmilière ; celle d’un être humain est unique ! Les sociétés qui ont nié la variété des identités ont été des sociétés totalitaires. Ce fut, dans l’imaginaire, le « Big Brother » du roman de George Orwell, 1984, reflet fantastique des deux sinistres réalités historiques : le nazisme et le stalinisme.

Chacun d’entre nous est en même temps un « individu », responsable de sa conscience et de ses choix, et une « personne », engagée dans des relations humaines. Bref, les portes de nos quotidiens nous permettent de franchir, dans les deux sens, l’espace entre le « chez nous » protecteur de notre identité et le « avec les autres » constructeur d’une société humaine. La porte, si l’on sait l’ouvrir, nous évite l’écueil de l’égoïsme du repli. Elle nous évite aussi l’uniformisation, la standardisation de l’humain. Elle est rempart de notre liberté et accueil du monde. feuille

Jean-Marie de Bourqueney

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