Numéro 204
Décembre 2006
( sommaire )

Dans le monde et dans les églises

États-Unis

Le « Pays de Dieu » ?

Pas si sûr ! Selon une étude de l’Institut Harris rendue publique le 1er novembre et réalisée par Internet entre le 4 et le 10 octobre, près de la moitié des Américains (42 %) déclarent qu’ils ne sont « pas absolument certains » que Dieu existe (dont 11 % pour qui Dieu n’existe pas et 16 % pas sûrs du tout).

Moins d’un tiers croient que Dieu contrôle ce qui arrive sur Terre dont un peu plus de la moitié sont des « born again ». Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à croire en Dieu et les Noirs que les Hispaniques et les Blancs. Mais les réponses se partagent aussi entre ceux qui pensent que Dieu est masculin (36 %) ou ni masculin ni féminin (37 %), ou à la fois masculin et féminin (10 %).

La moitié des adultes, dont une majorité de catholiques, affirment que juifs, chrétiens et musulmans « prient le même Dieu ». Les études précédentes avaient souvent donné une image des Américains beaucoup plus croyants que n’importe quel autre peuple, particulièrement en Europe. Parmi les résultats marquants de cette enquête réalisée par Internet, on note que nombre de gens ont admis avoir été plus honnêtes dans leurs réponses que lorsqu’ils sont interrogés par un enquêteur au téléphone et veulent alors faire « bonne impression » !

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Angleterre

Jésus : Un magicien ? Un gentil mec ?

Autre enquête, effectuée par une équipe de l’université d’Exeter (Angleterre) auprès d’enfants de 7 à 12 ans et de 11 à 14 ans sur leur idée de Jésus. Menée dans diverses écoles, privées, publiques, écoles anglicanes etc. l’étude laisse perplexe. « Le Jésus présenté aux jeunes est “un personnage falot” qui n’a pas grand chose à voir avec celui qui est connu et célébré dans les Églises en Grande-Bretagne » relève le professeur qui a dirigé l’enquête depuis 2000. « Nous avons fait de Jésus un “nice chap” (un bon garçon), un sympathique humaniste laïque qui veut que chacun soit gentil avec les autres. Quelqu’un qui prêtait attention aux autres. » (86 %), qui « a essayé d’apporter la paix » (79,1 %), « qui parlait de Dieu ».

Mais moins d’un quart des enfants étaient capables d’expliquer en quoi Jésus était important, 9 % seulement affirmaient qu’il « était Dieu » et plus d’un quart qu’ils avaient de la difficulté à croire en lui. Les enfants jugent « confuses » les raisons de la mort de Jésus, (« parce que tout le monde pensait qu’il était un magicien » avancent certains). Le lieu où il se trouve depuis sa mort, sa résurrection incroyable, l’annonce de son retour, les miracles, tout cela pose de sérieux problèmes à des enfants qui se révèlent logiques, rationnels, désireux de preuves ! Les résultats de l’enquête seront utilisés pour tenter d’améliorer l’enseignement religieux des élèves.

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Pays-Bas

On n’expulse plus vers l’Iran

Pour éviter une expulsion vers l’Iran, l’immigrant clandestin iranien demandeur d’asile doit faire la preuve qu’il s’est converti au christianisme ou qu’il est homosexuel ! La ministre de l’Immigration, Rita Verdonk, surnommée « Rita de fer » pour sa politique impitoyable d’expulsion des immigrés illégaux, a déclenché une belle polémique à l’intérieur de son parti et la protestation d’organisations de défense des droits de l’homme lorsqu’elle a décidé, s’appuyant sur des rapports de diplomates néerlandais, qu’il n’y avait pas de danger en Iran pour les convertis de l’islam ou les homosexuels. Alors que le code iranien prévoit toujours la flagellation des hommes et des femmes homosexuels et leur condamnation à mort à la troisième récidive.

En 2005, les Pays-Bas ont rapatriés 166 Iraniens dont une dizaine d’homosexuels. Quant aux chrétiens, la ministre affirmait que s’ils adoptent un profil bas en Iran, ils peuvent pratiquer sans risque, y compris ceux qui s’étaient convertis de l’islam. La réalité iranienne est bien différente et récemment une agence de nouvelles racontait la persécution subie par un musulman iranien devenu chrétien il y a sept ans. Accusé de trafic de drogue, emprisonné, il a dû subir jour après jour des pressions psychologiques pour qu’il abjure et revienne à l’islam. On l’a menacé de mort pour avoir « apostasié » ainsi que sa famille et d’autres chrétiens. Sa fille âgée de 8 ans était accusée dans le même temps de « prosélytisme »... Finalement, après un mois de cauchemar, ce chrétien a été relâché sous caution. Dix jours plus tard, la police locale fermait la boutique d’un autre membre de l’Église.

Nombre de chrétiens ont perdu leur travail, sont accusés d’espionnage, maltraités par la police, détenus sans procès, une manière déterminée, semble-t-il, d’« asphyxier » les communautés chrétiennes en harassant leurs membres et en les poussant à se réfugier dans de grandes villes ou à l’étranger. Assyriens, catholiques, anglicans, arméniens, évangéliques sont visés ainsi que les juifs, les zoroastriens et les bahaïs.

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Moscou

Histoire de corneilles et d’or

Les corneilles de Moscou au plumage gris et noir ont l’habitude de se poser sur les coupoles et les dômes dorés de la ville. Et d’y faire des glissades joyeuses qui arrachent chaque fois un peu de poussière d’or ! À la longue cela fait beaucoup d’or perdu, ce qui mécontente popes et édiles.

Jusqu’à présent toutes les tentatives d’éloigner les corneilles avaient échoué jusqu’à ce que les autorités fassent appel à des fauconniers pour éloigner les inconscientes profanatrices de la splendeur due à Dieu et à l’État russe seuls. La méthode, discutable, a dispersé pour un temps ces dames. Quelques autours et faucons en ont profité aussi pour choisir la liberté...

Claudine Castelnau