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Numéro 202
Octobre 2006
( sommaire )

Série : les lamentations

« Vous tous qui passez par ici,
Ce malheur ne vous a pas atteints.
Regardez et voyez :
Est-ce qu’il y a une douleur pareille à ma douleur,
Pareille à celle que le Seigneur a fait tomber sur moi
Le jour où sa violente colère a éclaté ? »
Lam 1,12

1. Quand tout s’écroule

Il est bon qu’il y ait dans la Bible des textes de stupeur, comme Job ou les Lamentations. Ce mot renvoie à ce sentiment d’épouvante et d’incrédulité qui nous saisit souvent quand le malheur survient, avant même que la plainte, la révolte, le questionnement, la prière, puissent être articulés dans notre esprit et notre langage.

photo du mur des lamentationsLe livre des Lamentations est introduit par un tel signe de stupeur, le mot hébreu « eikha », traduit par « hélas », ou par « comment ! », « eh quoi ! ». Et devant les horreurs de l’histoire – la destruction de Jérusalem, l’écrasement cruel de sa population –, l’auteur renchérit dans l’épouvante, allant jusqu’à répéter plusieurs fois : « il n’y a pas de consolateur. » Pourtant toucher le fond, nous a-t-on appris, permet de remonter des ténèbres à la lumière.

C’est l’entreprise de ces cinq chants qui composent le livre des Lamentations, où il ne peut être question d’une consolation à bon marché, et où elle n’est jamais acquise à l’avance. Car l’anéantissement de Jérusalem pourrait aller jusqu’à invalider la réalité d’une promesse faite autrefois par Dieu à son peuple.

Les ennemis ont beau jeu de se moquer : n’était-ce pas un rêve, et seulement un rêve, cette histoire d’Alliance ? Quand tout s’écroule de ce qui faisait notre foi, notre confiance, notre vie … que reste-t-il derrière la nostalgie qui nous déchire ? Pour certains il ne reste que l’absurde ou le néant.

Pour d’autres l’espérance, malgré tout.

Mais dans tous les cas, une question terrible doit être acceptée : quelle est la responsabilité humaine dans l’histoire, ses réussites mais surtout ses échecs, ses catastrophes. Dans le contexte théologique des Lamentations c’est Dieu qui pose la question, et qui accuse son peuple et sa ville. Mais cette accusation douloureuse, qui semble si excessive et même injuste signifie en même temps que Dieu n’a pas fait le deuil de son Alliance.

C’est ce même peuple et cette même ville qu’il cherche et appelle à travers les mots de son serviteur. feuille

Florence Taubmann

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