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Numéro 198
Avril 2006
( sommaire )

Croire

Comment parler de ce qui est hors du temps et de l’espace, hors de nos concepts ; quels mots employer aujourd’hui pour exprimer Pâques et dire que la mort est vaincue ? Christian Mazel, qui a longtemps été directeur de la rédaction d’Évangile et liberté, précise comment il conçoit maintenant la résurrection.

La vie après la mort

Sur la question de la représentation de la vie après la mort, j’ai évolué au cours de ma vie et de mon ministère. C’est bien naturel et normal, car notre vision des autres, du monde et de nous-même change avec les saisons de la vie, avec les expériences et les réflexions que nous sommes appelés à faire.

Notre cerveau, avec ses pensées et cogitations, est rivé à la Terre et aux civilisations dans lesquelles nous baignons et qui conditionnent tout notre être.

Comme la fourmi, le mouton ou le cheval, l’horizon de notre compréhension des événements se limite aux observations depuis notre situation, aux besoins de notre existence, aux projets et aux rêves. Notre pensée ne peut se former qu’à partir d’images, même les notions abstraites se servent d’expressions de langage. Elle ne peut concevoir que ce qui est lié au temps et à l’espace. Au-delà notre esprit ne peut comprendre et même imaginer.

Sur ces questions d’après mort, dans les évangiles, Jésus s’est exprimé par des paraboles, jamais par des définitions ou explications.

À la mort, les cadres des formes et de la durée disparaissent. Comment concevoir ce qui n’a ni forme (absence du corps) ni durée (éternité) ?

Nous pouvons formuler des représentations, mais elles sont toutes anthropomorphiques, provisoires, approximatives, puériles et parfois niaises !

La « résurrection de la chair », affirmée depuis des siècles par les Églises pour s’assurer une puissance effrayante sur les fidèles (mais non annoncée par l’Évangile de Jésus), est totalement inacceptable à notre esprit. Où mettrait-on sur la Terre les corps revivifiés de tous les hommes qui y ont vécu depuis des millénaires (au moins 2 ou 3 millions d’années) ? À quel âge est-ce qu’on ressusciterait ? Avec quels handicaps reprendrions-nous vie ? À partir de quel corps pour certains ? Cette résurrection corporelle ne peut concerner ni Jésus, ni nous.

Les diverses représentations bibliques (Ancien et Nouveau Testaments) et les doctrines de la réincarnation (de quoi ?) sont des essais respectables d’interprétation, peut-être utiles pour méditer et pour s’exprimer, mais fondamentalement erronés car inadéquats et inadaptés.

Pourtant avec l’Évangile je crois qu’au-delà de la mort des individus, une vie personnelle se poursuit sous des formes inimaginables et heureuses. La mort n’est pas un anéantissement, une destruction totale de la personne, mais un passage, une mue (chenille en papillon), une re-création, un épanouissement, un achèvement de l’inachevé d’aujourd’hui.

Les invisibles ne sont pas des absents, mais des présents à nous-mêmes. Après la croix, la forte présence de Jésus auprès des siens (dans la suite des générations) est un signe, parmi d’autres, pour nous, de la réalité de cette victoire de l’Esprit. feuille

Christian Mazel

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