Jamais comme en ces temps où
tant de choses changent
lappel au changement na été
aussi fort.
Tous les jours qui passent, il est question de réforme : de
lécole, du système de santé, de lÉtat.
Tout dépend des terrains considérés, suivant quil
sagisse des valeurs (famille, démocratie, laïcité)
quon souhaite consolider, ou de conditions de vie, de justice
dans les rapports internationaux, quil est urgent de faire évoluer.
Au cur de ces questionnements, il y a
le cur de
lêtre humain quon nen finit pas dhumaniser.
« Jenlèverai votre cur de pierre et je vous
donnerai un cur de chair » promettait le Seigneur par la
voix dÉzéchiel 11,19.
Comment ne pas avoir cette promesse en tête quand on écoute
tous les discours invoquant le nécessaire changement de société,
ou, plus modestement, les changements dans la société
? Prenons garde toutefois à ne pas nous servir du changement
des curs pour retarder les changements dans la société.
Cest larme absolue des conservatismes que dattendre
davoir atteint le premier objectif pour envisager le second. Moyennant
quoi, rien ne change ! Les chrétiens sy laissent trop souvent
prendre.
Or, aucune transformation sociale importante nest la simple
résultante dune addition de décisions individuelles.
Ce sont tout à la fois une conjoncture favorable, des personnalités
fortes, et une aile marchante, qui provoquent des bouleversements. Pour
le meilleur, ou pour le pire. Restons-en au meilleur et songeons à
la disparition de certaines dictatures, à la fin de lapartheid,
à labolition de la peine de mort ou au RMI (Revenu minimum
dinsertion), sans parler des combats inachevés.
Parce quils sont porteurs de la bonne nouvelle de la conversion,
version Ézéchiel, les croyants nen sont que plus
responsables de ce qui, dans une loi, un traité, une convention,
une négociation, change la condition de centaines, ou de millions
de personnes. En clair, quils montrent que lhumanité
retrouvée de leur cur en fait aussi les acteurs de choix
à portée collective.
Guy
Bottinelli