Suis-je un libéral
? Suis-je un évangélique ? Faut-il me ranger sous la bannière
libérale puisquil semble que cela soit redevenu un combat
? Sans doute : je me reconnais pleinement dans cette volonté
duser de rigueur dans la pensée. Je crois que lÉvangile
doit se dire dans des mots intelligibles qui ne font pas léconomie
de la réflexion et du dialogue avec la culture et la science.
Nul ne peut se passer de lintelligence pour essayer de parler
de Dieu, de lhumain et de la possible rencontre des deux. Sans
elle, il ne resterait quun borborygme inarticulé, une régression
infantile à un stade préverbal ! Il nest pas obligatoire
dêtre bête pour se dire chrétien et trop souvent
le sourire niaiseux des « béats » de la foi mirrite.
Mais je dois aussi dire que je ne peux me résoudre
à réserver à la raison une position de surplomb
par rapport à ma foi. En ce sens, je me reconnais pleinement
de la famille évangélique. La seule pensée théologique
qui fasse grandir est celle qui sancre dans une rencontre personnelle
avec le Christ. Combien décrits théologiques intelligents
issus de la famille libérale tournent à vide, enfilant
des concepts comme dautres enfilent des perles, sans quil
ny ait de butée sur le réel ! Combien de théologiens
se voulant libéraux se contentent de déconstruire ce qui
fait vivre dautres !
Si une foi sans théologie reste sans voix, une
théologie sans foi parle de ce quelle ne connaît
pas. Sans doute faut-il ajouter à cela une lecture intelligente
des Écritures pour guider la foi hors des chemins de lillusion
et pour questionner la théologie...
S'il me fallait choisir, je dirais que ma foi est évangélique,
car pour moi la rencontre est première. Mais je revendique également
une théologie libérale, et jaimerais que Dieu maide
à articuler les deux !
Samuel
Amédro